- Le gouvernement français affiche sa détermination à adopter rapidement le budget 2025 afin de redonner une impulsion à l’économie.
- Dans un contexte jugé « inédit et grave », Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a insisté sur l’urgence de la situation budgétaire.
« Nous sommes au service minimum. Il nous faut un budget le plus vite possible. Ce sera cette semaine au Sénat, et nous travaillons pour qu’un accord soit trouvé à l’Assemblée nationale d’ici la fin du mois de janvier », a-t-elle déclaré lors de son passage dans l’émission Bonjour ! La Matinale de TF1.
L’exécutif mise sur une réduction sans précédent des dépenses publiques, avec un objectif clair : éviter toute hausse des impôts pour les Français. « Parce qu’on a fait ce choix de zéro impôt de plus pour les Français, on fait beaucoup d’efforts sur les dépenses », a expliqué Amélie de Montchalin. La ministre a dévoilé un plan d’économies de plus de 30 milliards d’euros, incluant notamment une baisse de 5 % des dépenses de 1 000 agences publiques, générant ainsi 2 milliards d’euros d’économies. À cela s’ajoute un « mécanisme anti-optimisation fiscale » pour garantir une meilleure équité dans le paiement des impôts.
Le ministre des Finances, Éric Lombard, avait précédemment chiffré cet effort global à 50 milliards d’euros. Pour comparaison, le gouvernement Barnier avait envisagé 60 milliards, répartis entre 40 milliards d’économies et 20 milliards de recettessupplémentaires.
Des mesures controversées dans la fonction publique
Amélie de Montchalin a abordé deux mesures sensibles concernant la fonction publique : l’allongement du délai de carence en cas d’arrêt maladie et la réduction de l’indemnisation durant les congés maladie. « Il a été discuté par le ministre de la Fonction publique et les syndicats de ne pas forcément aller sur les deux jours de suppression des jours de carence mais de conserver la mesure qui fait qu’on est indemnisé à 90 % de son salaire », a-t-elle précisé, renvoyant la discussion au Sénat.
La réforme des retraites au cœur des négociations
Sur la réforme des retraites, un sujet hautement délicat, la ministre s’est montrée optimiste : « Les partenaires sociaux vont trouver un terrain d’entente, notamment sur la pénibilité et les carrières des femmes ». Cependant, elle a évité de confirmer si le projet serait soumis au Parlement en cas de désaccord.
Le Premier ministre François Bayrou, de son côté, a annoncé un « conclave » de trois mois pour réexaminer la réforme, incluant une possible remise en question du départ à la retraite à 64 ans. « Nous ne pouvons pas, alors que la négociation va commencer vendredi, déjà désarmer ce dialogue social, déjà partir du principe que les partenaires sociaux ne vont pas y arriver. Ils vont y arriver, parce que sur la pénibilité, sur les carrières des femmes, les carrières hachées, ils ont fait des propositions », a-t-il affirmé.
Bayrou a également promis des « économies importantes » pour réduire le « surendettement » de la France et ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, sans toutefois détailler concrètement les mesures envisagées.