- Le vendredi 17 janvier, après de longues négociations et des tractations de dernière minute, le cabinet de sécurité israélien a validé un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
- Cette trêve, qui devrait entrer en vigueur dès dimanche, marque une étape cruciale pour permettre la libération des otages détenus dans la bande de Gaza et l’arrêt des bombardements sur cette enclave palestinienne.
L’accord, annoncé par le Qatar et les États-Unis après 15 mois de conflit, doit encore être approuvé par le conseil des ministres israélien. Selon le Bureau du Premier ministre, cette réunion se tiendra plus tard dans la journée. Malgré l’opposition de certains ministres d’extrême droite, Benyamin Nétanyahou est assuré d’obtenir une majorité pour valider cette initiative. « Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l’accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre », le cabinet de sécurité « a recommandé au gouvernement d’approuver ce projet », a indiqué un communiqué officiel.
Les termes de l’accord
La première phase de l’accord s’étend sur six semaines et prévoit la libération de 33 otages israéliens en échange de 1 700 prisonniers palestiniens. Parmi ces derniers, environ 700 sont condamnés pour des actes de « terrorisme », dont 250 à 300 à perpétuité. La liste comprend également 1 000 Gazaouis capturés lors des combats dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Contrairement aux précédents accords, le transport des prisonniers sera assuré par les autorités israéliennes pour garantir un strict respect des mesures de sécurité. « Les terroristes ne s’écarteront pas des strictes directives de sécurité et s’abstiendront de toute expression de joie sur le territoire israélien », a précisé le Bureau du Premier ministre.
Un débat politique intense
L’approbation de cet accord ne fait pas l’unanimité. Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale et membre du parti Force juive, a publiquement exprimé son opposition. Il a annoncé son intention de quitter le gouvernement si l’accord était validé. « J’étais jusqu’à hier terrifié par cet accord. Aujourd’hui, alors qu’on apprend que des terroristes purgeant des peines de réclusion à perpétuité vont être libérés à Jérusalem, en Judée et Samarie, que tout le monde sait qu’ils tenteront à nouveau de nuire, de tuer, je suis encore plus terrifié », a-t-il déclaré.
Ce dernier a appelé les autres membres du gouvernement à voter contre : « Il n’est pas encore trop tard, nous sommes avant une réunion gouvernementale, nous pouvons arrêter cet accord, rejoignez-moi, nous pouvons l’arrêter ».
De son côté, le président israélien Isaac Herzog a salué cette avancée : « Je m’attends à ce que le gouvernement fasse de même», a-t-il déclaré.
Une mise en œuvre coordonnée
Des médiateurs égyptiens, qataris, américains et israéliens se sont réunis au Caire pour définir les modalités de mise en œuvre de cet accord. Selon des sources égyptiennes, ces discussions portent sur les aspects logistiques et les mécanismes de surveillance. Par ailleurs, l’Union européenne a annoncé sa préparation à réactiver sa mission d’assistance au poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, sous réserve d’un accord entre toutes les parties concernées. Cette mission comprendrait jusqu’à dix membres du personnel européen.
Une opportunité pour la paix durable ?
Le président israélien Isaac Herzog a salué cette avancée et appelé le gouvernement à soutenir l’initiative. La première phase de la trêve pourrait également servir de tremplin pour négocier une fin définitive au conflit. Cependant, les tensions internes au gouvernement israélien et les critiques à l’égard de l’échange de prisonniers soulignent la fragilité de cet accord.
Alors que le cessez-le-feu doit entrer en vigueur dimanche, le monde entier reste attentif à l’évolution de la situation. Ce nouvel accord offre un espoir pour les familles des otages et pour les civils pris dans le conflit, mais il pose également des questions sur la durabilité de la paix dans la région.