- Les économistes des grandes banques américaines tirent la sonnette d’alarme : la croissance des États-Unis pourrait ralentir en 2025 et 2026.
- Le comité consultatif économique de l’American Bankers Association (ABA) pointe du doigt les tensions commerciales et la politique monétaire de la Réserve fédérale comme principaux facteurs d’incertitude.
Selon les prévisions de l’ABA, le produit intérieur brut (PIB) américain devrait progresser de 2,1 % en 2025 et 2026, après une croissance robuste de 2,8 % en 2024. Une dynamique en perte de vitesse qui inquiète les analystes, d’autant que les surtaxes sur les importations imposées par l’administration Trump freinent les investissements et sapent la confiance des entreprises.
« La prévision consensuelle d’une croissance économique positive et d’un faible risque de récession repose sur l’hypothèse que les nouveaux tarifs douaniers ne resteront pas en place tout au long de 2025 », a déclaré Luke Tilley, président de l’ABA, cité dans le communiqué. « Plus les tarifs restent en vigueur longtemps, plus le risque de récession augmente. »
Les droits de douane, un facteur clé de l’équation
L’ABA met en garde : si les tarifs douaniers restent en vigueur tout au long de 2025, l’impact sur l’économie pourrait être plus sévère qu’anticipé. Le risque de récession est actuellement évalué à 30 % pour les deux prochaines années, mais ce chiffre pourrait grimper si les tensions commerciales ne s’apaisent pas.
Alors que la Réserve fédérale tente de ramener l’inflation à son objectif de 2 %, les prévisions de l’ABA indiquent que l’indice des dépenses de consommation personnelle, principal indicateur de la Fed, atteindra 2,5 % en 2025 et 2,4 % en 2026. Face à cette inflation tenace, la banque centrale pourrait assouplir légèrement sa politique monétaire, avec deux baisses de taux prévues en 2025 et 2026.
« La croissance de l’emploi est restée solide ces derniers mois, mais les risques pesant sur les perspectives d’emploi sont orientés à la baisse », a ajouté Luke Tilley.
Les ménages sous pression, l’emploi résiste
Les consommateurs américains voient leur pouvoir d’achat mis à rude épreuve. L’épargne accumulée après la pandémie s’amenuise, tandis que le coût du logement reste un frein majeur. Malgré ces tensions, le marché de l’emploi semble résilient : le taux de chômage, actuellement à 4,1 %, ne devrait augmenter que légèrement pour atteindre 4,2 % d’ici fin 2025.
« Le coût élevé du logement continue de représenter un obstacle pour les consommateurs et l’économie dans son ensemble, malgré un récent ralentissement de l’appréciation des prix des logements et de la hausse des loyers », souligne Luke Tilley.
Le secteur immobilier en quête de stabilité
Sur le front de l’immobilier, les experts tablent sur une évolution modérée. Le taux hypothécaire moyen devrait s’établir à 6,9 %en 2025 et à 6,5 % en 2026, tandis que l’appréciation des prix des logements devrait ralentir à 3,7 % en 2025 et à 3,4 % en 2026. Une accalmie qui ne suffira toutefois pas à compenser les tensions sur le pouvoir d’achat des ménages.
