- L’Algérie et la Chine franchissent un nouveau cap dans leur coopération économique.
- À Alger, plusieurs accords stratégiques ont été signés entre entreprises des deux pays, dans les secteurs de l’automobile, de l’agriculture, du ferroviaire et de l’électroménager.
- Un forum d’affaires à fort potentiel qui illustre la montée en puissance du partenariat sino-algérien.
Les relations économiques entre l’Algérie et la Chine franchissent une nouvelle étape. À l’occasion du Forum d’affaires algéro-chinois sur l’investissement, organisé lundi à Alger par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), plusieurs accords de partenariat ont été signés entre des entreprises des deux pays dans des secteurs clés tels que l’automobile, l’agriculture, le transport ferroviaire et l’électroménager.
Ces accords viennent confirmer la volonté des deux États de renforcer une coopération déjà stratégique, à travers des projets concrets destinés à soutenir la diversification de l’économie algérienne.
Automobile : le secteur passe à la vitesse supérieure
Parmi les annonces phares, deux conventions ont été conclues dans l’industrie automobile. La société algérienne Fondal s’est alliée au constructeur chinois Jetour, tandis qu’un second accord a été signé entre le groupe Iris et le géant Chery. Ce dernier partenariat prévoit la création d’une joint-venture pour la production de véhicules de la marque « Omada », avec un taux d’intégration supérieur aux exigences réglementaires en vigueur.
Djamel Guidoum, directeur général adjoint d’Iris, a insisté sur l’importance du transfert de technologie prévu par l’accord. Une usine verra le jour, générant 500 emplois directs.
« C’est un partenariat très important qui va donner un nouvel élan à la filière automobile nationale », a-t-il déclaré.
Électroménager, agriculture, logistique : des synergies multiples
Autre secteur concerné : l’électroménager. Un partenariat entre une entreprise algérienne spécialisée et le groupe chinois Hisense a été signé pour la fabrication locale de réfrigérateurs et de téléviseurs, renforçant ainsi la production nationale.
L’agriculture n’est pas en reste. L’entreprise Global Agrifood a signé un accord avec la société chinoise CRCC pour développer un projet agricole de grande envergure dans le sud du pays. Dans le même registre, le groupe Agrolog a paraphé deux conventions avec CRCC visant à optimiser la logistique des produits agricoles.
Le rail en ligne de mire
Le secteur ferroviaire a également été à l’honneur. La SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) et CRCC ont conclu un accord sous l’égide du ministre de l’Industrie, Saïfi Ghrib. Objectif : moderniser le réseau ferroviaire algérien, avec l’expertise d’un des leaders mondiaux du domaine.
« Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de l’Algérie visant à renforcer ses infrastructures et à s’ouvrir davantage aux grandes institutions internationales », a souligné Saïfi Ghrib.
Un forum porteur de réformes et d’ambitions
Plus de 200 entreprises chinoises et algériennes ont pris part au forum, représentant des domaines variés comme l’énergie solaire, la pharmacie, le textile, les technologies vertes ou encore la mobilité intelligente.
Au-delà des signatures, l’événement a été l’occasion de mettre en lumière les réformes engagées par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires. Simplification des procédures, transparence réglementaire, attractivité du cadre juridique : autant de signaux destinés à rassurer les investisseurs étrangers.
Dans son discours, le ministre Ghrib a salué « une étape décisive dans le renforcement des relations économiques sino-algériennes ». Il a rappelé que cette dynamique fait suite à la visite d’État du président Abdelmadjid Tebboune en Chine, en juillet 2023, et aux engagements pris conjointement avec son homologue Xi Jinping.
Une relation commerciale à fort potentiel
En 2024, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Chine ont atteint 12,5 milliards de dollars, faisant de l’Algérie le premier partenaire commercial africain de Pékin. Un chiffre significatif, même si les exportations algériennes vers la Chine restent limitées, avec seulement 2 milliards de dollars sur la même période. Le gouvernement algérien entend y remédier, notamment via des plateformes comme la China International Import Expo.
Le ministre a appelé les opérateurs économiques à renforcer les investissements directs, tout en assurant le soutien du gouvernement à tous les projets porteurs.
« Nous avons les ressources, le potentiel humain et une volonté politique affirmée. Le moment est venu de construire des passerelles économiques solides avec nos partenaires stratégiques », a affirmé Saïfi Ghrib
Une vision partagée pour un partenariat durable
De son côté, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a mis en avant les « avancées remarquables » réalisées par l’Algérie dans l’amélioration de son environnement économique. Il a souligné les avantages compétitifs du pays : main-d’œuvre qualifiée, infrastructures modernisées et volonté d’ouverture.
« Il est désormais possible d’envisager des partenariats plus ambitieux, notamment dans les secteurs stratégiques », a-t-il conclu.
