- Face à un contexte économique mondial sous tension, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la France en 2025.
- Anticipant une progression limitée à 0,6% du PIB, l’institution pointe du doigt les incertitudes politiques internes et les tensions commerciales globales, tout en exhortant Paris à rééquilibrer ses finances publiques.
L’OCDE a revu en baisse sa prévision de croissance pour la France en 2025, misant désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de seulement 0,6%. Dans son dernier rapport publié mardi, l’organisation internationale basée à Paris met en avant « la montée de l’incertitude et les tensions commerciales« , qui pèsent sur l’économie hexagonale.
Cette révision, de 0,2 point par rapport aux précédentes estimations de mars, aligne l’OCDE sur les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publiées en avril. La Banque de France et le gouvernement français, eux, restent plus optimistes, tablant sur une progression de 0,7% du PIB l’an prochain.
Incertitudes et tensions commerciales
L’OCDE pointe du doigt un climat mondial sous haute tension. L’augmentation des droits de douane, impulsée par les États-Unis, et la montée des tensions commerciales globales, menacent la croissance française.
« Le relèvement des droits de douane sur les exportations françaises et celles de ses partenaires pourrait fragiliser davantage l’économie« , avertit l’organisation.
Mais c’est aussi sur le plan intérieur que la France inquiète. L’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale alimente l’instabilité politique et freine les prises de décision. Selon l’OCDE, ces incertitudes pourraient peser lourdement sur les investissements des entreprises.
Un avertissement sur les finances publiques
L’OCDE a également exhorté Paris à assainir ses finances publiques. « Il est essentiel que la France respecte ses plans d’assainissement budgétaire« , insiste l’organisation, en précisant que les efforts ne peuvent pas se limiter à des hausses d’impôts. Elle appelle à une stratégie plus large, incluant des réductions de dépenses publiques pour stabiliser les comptes.
Cet avertissement survient quelques jours après un appel similaire du FMI, qui a exhorté la France à prendre des « décisions difficiles » pour maîtriser sa trajectoire budgétaire.
Zone euro : une résilience relative
En contraste, l’OCDE maintient sa prévision de croissance pour la zone euro en 2025, avec une progression attendue de 1%, malgré le pessimisme ambiant. Cette stabilité souligne les particularités des défis économiques français, amplifiés par les tensions politiques internes.
Une reprise timide en 2026
Pour 2026, l’OCDE entrevoit une légère amélioration, avec une croissance du PIB estimée à 0,9%, soit 0,1 point de moins qu’annoncé précédemment. Une prévision encore inférieure à celle de la Banque de France (1,2%) et du FMI (1%), témoignant d’un optimisme mesuré pour la reprise.
À l’heure où les perspectives économiques s’assombrissent, l’OCDE invite la France à engager des réformes structurelles et à restaurer la confiance des investisseurs. Entre tensions commerciales, incertitudes politiques et finances publiques à rééquilibrer, le pays joue une partie décisive pour relancer sa croissance.
