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Farhat Bentanfous : “Notre île vit au rythme des saisons… toutes les saisons”

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  • Au cœur de la Méditerranée, Djerba séduit par ses plages, son patrimoine, et sa richesse culturelle.
  • Farhat Bentanfous, hôtelier et vice-président de la Fédération régionale de l’hôtellerie Djerba-Zarzis et représentant du comité directeur du DMO Djerba partage sa vision d’une île qui ne cesse de se réinventer.
  • Entre circuits patrimoniaux, sports nautiques, festivals et engagement environnemental, il dévoile à Echosplus les atouts et les défis d’une destination qui attire touristes locaux et internationaux, été comme hiver.

Comment l’idée est née l’idée du concept de votre établissement hôtelier et pourquoi avoir choisi cette formule ?

Nous avons répondu à une demande de clientèle qui souhaite plus de liberté que dans les hôtels tout compris, très répandus à Djerba. La plupart des hôtels proposent du all-inclusive, mais une partie des visiteurs préfère disposer d’une petite kitchenette pour cuisiner eux-mêmes, ou avoir la liberté d’aller découvrir la restauration locale, rencontrer les habitants, explorer les marchés.

L’idée est aussi d’encourager cette clientèle à découvrir l’île dans sa diversité gastronomique et culturelle, plutôt que de rester cantonnée à l’hôtel.

Vous ne proposez donc pas de restauration sur place ?

Si, bien sûr. Nous servons un petit-déjeuner buffet et nous avons un restaurant à la carte dès midi, qui propose pizzas, sandwichs, cuisine méditerranéenne et traditionnelle, y compris des plats typiques de Djerba. C’est une restauration qui complète l’offre, mais qui laisse le choix aux clients.

Jardins de Toumana, concept Appart-hôtel à Djerba ( Credit photo Echosplus)

Quand avez-vous ouvert cet établissement ?

Nous avons ouvert en juillet 2012, en pleine période de révolution tunisienne. L’hôtel était déjà en construction au moment des événements. Nous avons traversé toutes les crises qu’a connues le tourisme tunisien, du terrorisme à la crise sanitaire, en passant par les tensions économiques.

Parfois, nous avons dû nous adapter, par exemple en travaillant avec des tours opérateurs classiques et en proposant demi-pension ou pension complète. Mais depuis l’année dernière, nous sommes revenus à notre concept initial d’appart-hôtel.

Comment évolue la fréquentation ?

Depuis la crise du Covid, nous observons une reprise progressive. Les chiffres reviennent à ceux de 2018-2019, avec une clientèle plus stable. Nous recevons une clientèle internationale composée principalement de Français – notre premier marché – mais aussi d’Allemands, Polonais, Tchèques et, depuis peu, de Portugais. Il y a aussi les voyageurs en circuits touristiques, qui combinent Djerba avec des séjours dans le désert. Djerba est souvent un point de départ ou d’arrivée pour ces circuits.

Jardins de Toumana, Appart-Hôtel, vue sur piscine ( Crédit photo Echosplus)

Vous accueillez aussi des sportifs, notamment pour le kitesurf ?

Oui, Djerba est connue pour ses spots de kitesurf, idéaux pour les débutants comme pour les confirmés. Les principaux spots sont Global Kite, sur la route entre la zone touristique et Houmt Souk, et ceux d’Aghir. La saison s’étend de septembre à fin novembre, puis reprend de fin février au printemps. La majorité des kitesurfeurs viennent de France, grâce aux liaisons aériennes directes même en hiver, mais nous recevons aussi d’autres nationalités.

Et le marché local ou régional ?

Les Tunisiens viennent surtout en haute saison, entre juillet et août, souvent en famille. Djerba attire également des Libyens, car la Libye est toute proche, et depuis peu des Algériens, malgré le manque de liaisons aériennes directes.

Quels sont, selon vous, les leviers pour rendre Djerba encore plus attractive ?

L’inscription de Djerba en 2023 au patrimoine mondial de l’UNESCO est un atout majeur. Mais ce n’est pas un site unique : c’est un bien en série composé de 31 éléments – 24 lieux de culte, 5 zones rurales et 2 zones urbaines.

Il faut mieux baliser ces sites, expliquer leur histoire et les relier dans des circuits thématiques. Le DMO de Djerba (Destination Management Organization), créé en 2020, travaille dans ce sens.

Concrètement, que fait ce DMO ?

Il valorise la destination en organisant ou soutenant des événements sportifs et culturels : le semi-marathon Ulysse, le festival Djerba Music Land (clubbing et DJing en août), ou encore la restauration de sites patrimoniaux. Nous avons restauré une huilerie souterraine à Midoun, transformée en lieu de visite et d’ateliers culinaires autour de l’huile d’olive, grâce à des partenariats avec la Suisse, l’Union européenne et la GIZ.

Le projet Djerbahood, lancé en 2014 puis relancé en 2022, a transformé le village de Riyadh en musée de street art à ciel ouvert ( credit photo Echosplus)

Quelles autres initiatives culturelles marquent Djerba ?

Le projet Djerbahood, lancé en 2014 puis relancé en 2022, a transformé le village de Riyadh en musée de street art à ciel ouvert, attirant des visiteurs du monde entier. Djerba, c’est aussi le village de Guellala, capitale de la poterie, où nous envisageons un festival international pour rapprocher des villages céramistes du monde entier.

Vous travaillez aussi sur l’environnement ?

Oui, nous menons des actions pour interdire le plastique à usage unique, réduire la consommation d’eau et d’énergie, installer des réducteurs de débit et remplacer les emballages jetables par des distributeurs. Nous sensibilisons aussi les clients à l’importance de préserver les ressources, surtout dans une région aride comme Djerba, porte du Sahara.

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