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À l’Élysée, Macron cherche à souder son « socle commun » avant un vote de confiance à haut risque

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À six jours d’un vote de confiance donné perdant par beaucoup, l’exécutif tente de tenir sa majorité relative, entre fractures budgétaires, appels à la dissolution et recompositions à gauche.

   Lundi 8 septembre, le Premier ministre affrontera l’Assemblée pour un vote de confiance au résultat incertain. En amont, Emmanuel Macron a réuni, à la mi-journée, les chefs du « socle commun » — Gabriel Attal, Édouard Philippe, François Bayrou et Bruno Retailleau — pour tester la solidité d’alliés déjà travaillés par la polémique budgétaire et la pression des oppositions.

À huis clos, la recherche d’un point d’équilibre

Dans les salons de l’Élysée, la consigne est tombée : responsabilité et stabilité. Le chef de l’État exhorte ses partenaires à ouvrir le jeu avec les socialistes, LIOT et d’autres forces, hors LFI et RN. Message sous tension : le vote de lundi « semble perdu d’avance », glissent plusieurs députés, et chacun calcule déjà l’après.

La ligne de fracture est nette. 44 milliards d’euros d’effort en 2026 : la gauche, l’extrême droite et une partie de LR rejettent en bloc la trajectoire budgétaire, alors que le taux à 30 ans de la dette française a dépassé 4,5 %, une première depuis 2011. Dans les couloirs, certains pointent des mesures jugées inflammables — suppression de deux jours fériés évoquée — qui hérissent jusque dans la majorité élargie.

À gauche, recomposer sans se renier

Pendant que LFI réclame le départ d’Emmanuel Macron, les écologistes et les socialistes tentent de rebrancher une alliance. « Qu’on se mette dans une pièce et qu’on prépare la suite », presse Marine Tondelier, n’excluant ni dissolution, ni nomination d’un Premier ministre de gauche, ni même destitution.

Olivier Faure insiste : « Un Premier ministre de gauche avec un projet de gauche, soumis au Parlement », car « une dissolution ne changera rien aux équilibres ». Dans l’opposition parlementaire, l’idée fait son chemin : si l’exécutif trébuche, il faudra proposer une alternative lisible dès le 9 septembre.

À l’extrême droite, la stratégie de l’électrochoc

Marine Le Pen et Jordan Bardella réclament une « dissolution ultra-rapide ». « Plus tôt on retournera aux urnes, plus tôt la France aura un budget », martèle le président du RN. Dans l’état-major, Sébastien Chenu affiche sa confiance : obtenir une majorité absolue à l’Assemblée serait à portée de main si le pays revotait dès l’automne.

Le « socle commun » se fissure côté LR

C’est dans l’attelage gouvernemental que la division paraît la plus dangereuse. Bruno Retailleau, présenté comme à la fois patron des LR et ministre de l’Intérieur, défend le vote de confiance contre « les incendiaires » qui joueraient, selon lui, avec une explosion financière.

Mais des députés LR voteront contre ; Laurent Wauquiez pousse, lui, pour consulter les adhérents. Retailleau, hostile à une nouvelle dissolution comme à une démission du président, voit monter des voix contraires dans sa famille politique : Jean-François Copé et Valérie Pécresse appellent, eux, à tourner la page.

La rue veut peser : « reprendre les choses en main »

Après la chute du gouvernement Barnier en décembre dernier, les syndicats entendent replacer l’opinion au centre. La CGT appelle à la mobilisation les 10 et 18 septembre. « Ce n’est plus possible que notre avenir se décide par petits arrangements politiciens », tonne Sophie Binet sur France 2, promettant de faire du calendrier social un test grandeur nature de la légitimité gouvernementale.

Villepin plaide pour la « clarté » : cohabitation et coalition

Dans une tribune, Dominique de Villepin demande deux décisions « fortes et complémentaires » : d’abord, la cohabitation — « il est temps de proposer à l’opposition de gouverner » —, ensuite la coalition, seule voie, selon lui, pour assurer la confiance du Parlement. Et de sommer chaque camp de clarifier ses alliances et ses concessions.

Le scénario de l’après-8 septembre

Officiellement, élections législatives ou présidentielle anticipées ne sont pas à l’ordre du jour de l’Élysée. Tout dépendra du verdict des députés lundi et de la capacité de l’exécutif à arrimer des partenaires au-delà de son périmètre naturel. À une semaine du vote, le pouvoir avance sur une ligne de crête : tenir, convaincre, ou ouvrir une nouvelle séquence politique.

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