- Microsoft France confirme l’ouverture d’une rupture conventionnelle collective visant environ 200 postes, soit 10 % de ses 2 000 salariés.
- La mesure, négociée avec les organisations syndicales et fondée sur le volontariat, intervient dans un contexte de 15 000 suppressions de postes annoncées au niveau mondial depuis mai.
Microsoft France a confirmé, lundi 1er septembre, l’ouverture d’une rupture conventionnelle collective (RCC) visant environ 200 postes sur un total de 2 000 salariés. Cette réorganisation s’inscrit dans la foulée des annonces mondiales du groupe, qui a supprimé 15 000 postes depuis mai.
Un plan de départs volontaires, négocié avec les syndicats
La filiale française indique avoir signé un accord collectif avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives. Le dispositif, fondé sur le volontariat, sera déployé dans les prochains mois.
Côté indemnisation, l’accord prévoit au minimum un quart de mois de salaire par année d’ancienneté, avec la possibilité pour les partants de bénéficier de l’assurance-chômage. Les syndicats soulignent un cadre « plus protecteur que ce qui peut être fait dans d’autres pays ».
« Nous ajustons nos effectifs afin de répondre aux exigences prévisionnelles stratégiques et business, améliorer l’efficacité opérationnelle tout en positionnant l’entreprise pour une croissance à long terme », déclare Microsoft.
La décision hexagonale intervient après 6 000 suppressions de postes en mai puis 9 000 début juillet au niveau global. Rapporté aux 228 000 salariés du groupe, le total représente moins de 4 % des effectifs, signe d’un redimensionnement ciblé plutôt qu’un coup d’arrêt de l’activité.
IA et simplification managériale au cœur de la réorganisation
Officiellement, Microsoft veut « réduire les échelons hiérarchiques » et éliminer les doublons. L’intelligence artificielle (IA), largement intégrée aux processus internes, accélère cette transformation des métiers : 20 à 30 % du code interne serait désormais généré par l’IA.
La promesse managériale est claire : l’automatisation des tâches répétitives doit permettre aux équipes de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée – créativité, relation client, stratégie.
Issy-les-Moulineaux en première ligne, impact limité en régions
Le campus d’Issy-les-Moulineaux, navire amiral de Microsoft France, concentre la majorité des départs. Les agences régionales sont également touchées, mais dans une moindre mesure. La direction ne détaille pas la cartographie précise des fonctions concernées ; la logique affichée privilégie la mutualisation des rôles et la simplification des strates managériales.
Les enjeux pour l’écosystème et l’emploi qualifié
Pour l’écosystème numérique français, la séquence actuelle raconte une double dynamique : d’un côté, l’IA dope la productivité en automatisant une part croissante des tâches de développement et d’avant-vente ; de l’autre, elle réorganise la carte des compétences, propulsant au premier plan les profils orientés données, IA générative, sécurité et gestion de projets.
Dans ce mouvement, la compétition pour les talents s’intensifie : les départs volontaires pourraient irriguer le vivier des scale-ups et des ESN, alors même que la pénurie demeure sur plusieurs métiers clés.
