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Bruno Retailleau à Port-Marly : « Il est hors de question d’avoir un Premier ministre socialiste »

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  • À la veille du vote de confiance, Bruno Retailleau exhorte Les Républicains à soutenir François Bayrou au nom d’une ligne « droite » et de la rigueur : « La dette est une bombe à retardement ».
  • Le patron de LR prévient : « Il est hors de question qu’on accepte demain qu’un Premier ministre socialiste soit nommé à Matignon » et revendique un « barrage à la gauche mélenchonisée »

   À 24 heures d’un scrutin décisif à l’Assemblée nationale, Les Républicains (LR) affichent leurs divergences stratégiques. Le chef du parti et ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, appelle à voter la confiance au gouvernement de François Bayrou. Face à lui, Laurent Wauquiez, patron des députés LR, octroie à ses troupes la liberté de vote et assure qu’il la donnera « sans enthousiasme ».

Réunis en congrès à Port-Marly (Yvelines), les responsables LR ont affiché l’image d’une famille partagée entre quête de stabilité et volonté d’autonomie. « On ne rentrera pas au gouvernement à n’importe quelle condition », prévient Bruno Retailleau, qui dit vouloir un accord clair s’il fallait négocier avec un nouvel exécutif. En cas de chute du gouvernement, il promet de proposer au prochain Premier ministre un « contrat ou engagement » avec deux priorités : « le budget » et « une partie régalienne ».

Le patron des LR revendique une ligne de fermeté : « Il est hors de question qu’on accepte demain qu’un Premier ministre socialiste soit nommé à Matignon ». Et de justifier sa participation actuelle :

« Nous sommes entrés au gouvernement pour faire barrage à la gauche mélenchonisée, ce n’est pas pour qu’elle revienne par la fenêtre ».

Pour lui, « ce qui a fait le plus de mal à la France, c’est le social-étatisme ».

Devant les militants, Retailleau galvanise : « La France n’est pas un gauche, la France est à droite et nous représentons le barycentre de ce que veulent les Francais, et de leurs idées ». Avant d’asséner : « Le grand ennemi de la droite n’est pas à gauche, c’est la droite, c’est nous-même ».

Wauquiez libère le vote des députés

Sur LCI, Laurent Wauquiez a confirmé dimanche 7 septembre avoir donné la liberté de vote à la cinquantaine de membres de son groupe : « Je ne demande jamais à mes députés de voter contre leur conscience ». S’il revendique de ne « pas censurer automatiquement » un gouvernement PS ou RN, il fixe des lignes rouges : « Vous allez faire tomber des gouvernements qui se présentent sans même savoir ce qu’ils veulent faire ? » interroge-t-il, assurant que si l’exécutif comporte « des ministres de LFI ou applique le programme du Nouveau Front populaire » il y aurait « évidemment censure ».

« Ligne de conduite droite » et alerte sur la dette

Bruno Retailleau appelle ses députés à « revenir à une ligne de conduite droite » face à « un mois de septembre dangereux ». La boussole, martèle-t-il, doit rester « notre cohérence, notre indépendance et nos convictions ». Et de brandir l’argument budgétaire :

« La dette est une bombe à retardement et je ne rejoindrais pas ceux qui veulent allumer la mèche ».

Aux cadres LR, le ministre de l’Intérieur répète : « La dette (…) est une bombe à retardement et je ne souhaite pas rejoindre ces ingénieurs du chaos (…) qui voudraient activer cette bombe », plaidant pour un vote de confiance au Premier ministre.

Bayrou assume le risque et contre-attaque

Dans un entretien à Brut, François Bayrou riposte aux manœuvres parlementaires : « Si vous croyez que vous avez en face de vous, quelqu’un qui baisse les bras, qui cède et qui va pleurer des larmes de crocodile, vous vous trompez ». Le chef du gouvernement se dit serein : « Jamais, je ne déclare que c’est terminé ». Il assure n’avoir « pas d’angoisse » à quitter Matignon en cas d’échec lundi : « Je fais ce que je suis certain qu’il fallait faire ».

Le Premier ministre dénonce des partis « non seulement d’accord sur rien », mais « en guerre civile les unes avec les autres » et « en haine les unes avec les autres » qui « se mettent ensemble pour abattre le gouvernement ». Et pose la question qui fâche : « À quoi ça sert d’abattre le gouvernement ? »

 

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