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samedi, novembre 8, 2025
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  Jours fériés : Sébastien Lecornu renonce et cherche un compromis budgétair

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  • Le Premier ministre a enterré la suppression de deux jours fériés, « une mesure dont personne ne voulait », promettant de « ne pas toucher aux jours fériés ».
  • Sous pression après la baisse de la note de la France par Fitch, il dit vouloir « travailler avec une partie de la gauche » pour sortir de l’impasse budgétaire.

   Sébastien Lecornu a annoncé l’abandon de la suppression de deux jours fériés, initiative envisagée par François Bayrou dans le cadre de la réduction du déficit. Dans un entretien accordée à Ouest France, le chef du gouvernement justifie ce retrait par la volonté d’« épargner » « celles et ceux qui travaillent ». Mais il prévient : renoncer à cette piste « exigera de trouver d’autres sources de financement » afin de poursuivre l’effort de désendettement.

À Matignon, la ligne est posée : « Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie, j’y suis prêt », pose Lecornu, qui assume un pragmatisme budgétaire.

Construire une majorité d’idées

Privé de majorité absolue, le Premier ministre sait que la loi de finances 2026 devra se négocier. « Le futur budget ne correspondra peut-être pas complètement à mes convictions. C’est même quasiment certain », admet-il, en optant pour une « discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau avec le PS, les Écologistes et le Parti communiste ».

Cette « gauche républicaine », dit-il, « doit s’émanciper de La France insoumise qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre ». Quant au Rassemblement national, Lecornu « ne ferme pas la porte » à des échanges avec ses élus selon les sujets.

La pression des marchés après Fitch

 L’abaissement de la note souveraine à A+ par Fitch a sonné comme un rappel à l’ordre. « Nous payons le prix de l’instabilité », a reconnu le Premier ministre.

« Les taux d’intérêt, lorsqu’ils montent, ont un impact direct sur les finances de l’État, mais aussi directement sur la vie des ménages et des entreprises », alerte -t-il.

Pour lui, la priorité est de présenter un budget crédible et lisible, capable de rassurer à la fois les investisseurs et les partenaires sociaux.

La gauche pose ses conditions : la « taxe Zucman » en débat

Si les partis de gauche et les syndicats réclamaient le retrait de la suppression des jours fériés, ils exigent désormais des mesures de justice fiscale. Parmi elles, la « taxe Zucman », un impôt annuel de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, soutenue notamment par le PS.

Du côté du PCF, Fabien Roussel prévient depuis la Fête de l’Humanité : « S’il le faut, nous appuierons sur le bouton de la censure ».

« Réduire le déficit » : le cap économique

Sur France 2, le ministre de l’Économie démissionnaire Éric Lombard salue l’ouverture du dialogue, tout en rappelant l’urgence : « La France se finance sans difficulté sur les marchés. Mais elle le fait à des taux d’intérêt trop élevés, qui coûtent inutilement aux Français. C’est contre cela que nous devons lutter. Pour cela, nous devons réduire le déficit ».

Reste à identifier les recettes de substitution : lutte contre la fraude et les niches, contributions ciblées, taxation des rentes… autant de leviers qui devront franchir l’obstacle d’une Assemblée fragmentée.

Pour sa première séquence à Matignon, le chef du gouvernement revendique une ligne d’équilibriste : « Mon état d’esprit est simple : je ne veux ni instabilité ni immobilisme ». D’ici au dépôt du budget, il lui faudra composer son équipe, bâtir un texte « de compromis » et trouver, vote après vote, la majorité d’idées capable d’éviter l’impasse.

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