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samedi, novembre 8, 2025
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Microsoft dissocie Teams d’Office : Bruxelles clôt son enquête

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  • La Commission européenne valide les engagements du groupe américain.
  • Au menu : suites sans Teams, migrations facilitées, interopérabilité renforcée et portabilité des données.
  • Un compromis qui évite à Microsoft une amende potentiellement record.

   Accusée d’abus de position dominante pour avoir lié son application de visioconférence Teams à Word, Excel, PowerPoint et Outlook, Microsoft a obtenu le feu vert de Bruxelles à un paquet d’engagements destinés à rétablir la concurrence. Dans un communiqué publié le 12 septembre, la Commission européenne annonce accepter une séparation nette de Teams des suites Office 365 et Microsoft 365, assortie de mesures concrètes pour ouvrir le marché aux alternatives.

Les engagements de Microsoft « répondent aux inquiétudes soulevées par la Commission en raison des liens entre Microsoft Teams et les applications de bureautique très populaires », a indiqué l’exécutif européen, saluant une décision « de nature à rouvrir le marché à d’autres fournisseurs d’outils de communication et de collaboration en Europe ».

Ce que Microsoft s’engage à changer

Concrètement, l’éditeur proposera des versions d’Office sans Teams, à un prix réduit par rapport aux bundles historiques. Les clients déjà abonnés pourront basculer vers ces éditions allégées sans perdre le bénéfice de leurs licences.

Au-delà du tarif, Microsoft promet de faciliter l’interopérabilité dans Windows afin que les applications concurrentes de Teams fonctionnent sans frictions. Autre volet majeur : la portabilité des données. Les entreprises pourront transférer leurs conversations et contenus depuis Teams vers d’autres solutions, réduisant ainsi les coûts de changement et le risque d’enfermement technologique.

Pourquoi Bruxelles s’en mêle

L’affaire trouve son origine en juillet 2020, lorsque Slack — depuis racheté par Salesforce — a déposé une plainte pour concurrence déloyale. Au cœur des griefs : l’intégration de Teams au sein des suites de productivité les plus répandues du marché, offrant à l’application un avantage difficilement rattrapable pour ses rivales.

En 2024, Microsoft avait bien amorcé une première dissociation en Europe, jugée toutefois insuffisante par la Commission. L’éditeur a donc musclé ses propositions au printemps 2025, jusqu’à ce que Bruxelles les entérine.

Une sanction évitée, un signal envoyé

En concluant à l’amiable, Microsoft échappe à une amende qui aurait pu grimper jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial(245 milliards de dollars en 2024). Mais l’épisode envoie surtout un signal à l’ensemble du secteur : l’UE entend faire respecter la concurrence, y compris face aux géants du numérique.

La semaine précédente, l’exécutif européen a d’ailleurs infligé à Google une amende de 2,95 milliards d’euros pour abus de position dominante dans la publicité en ligne, suscitant la colère de Donald Trump, qui a menacé l’UE de représailles. Le climat est tendu, la ligne de Bruxelles, assumée.

Ce que cela change pour les entreprises

Pour les DSI et acheteurs IT, l’équation devient plus souple. D’abord, sur le prix : la possibilité d’opter pour une suite sans Teams permet d’arbitrer au plus près des besoins. Ensuite, sur le choix : Teams redevient optionnel, au même titre que Slack, Zoom ou Webex. Enfin, sur la réversibilité : la portabilité des données doit simplifier les essais, les migrations et la cohabitation de plusieurs outils au sein d’environnements hétérogènes.

 

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