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samedi, novembre 8, 2025
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Mission « État efficace » : Sébastien Lecornu lance une réforme pour simplifier l’État et supprimer les doublons

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  • Selon franceinfo, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu confie à deux hauts fonctionnaires une mission de rationalisation baptisée « État efficace ».
  • Objectif affiché : rendre l’action publique plus lisible, plus simple et plus performante en regroupant, fusionnant — et, si besoin — en supprimant les structures redondantes.

    D’après un document consulté par franceinfo, la mission « État efficace » devra proposer en continu au Premier ministre des mesures d’amélioration du service public. Le mandat est clair : passer au crible l’organisation administrative, identifier les chevauchements de compétences et faire de la suppression la règle dès lors qu’une structure fait double emploi dans un même champ de politique publique. L’exécutif insiste sur une architecture de l’État plus lisible et plus réactive, avec des décisions rapides et un pilotage recentré.

Un État « archipel » pointé par le Sénat

Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’un rapport sénatorial remis en juillet, décrivant un paysage morcelé : 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1 153 organismes publics nationaux (Ademe, Agence Bio, Agence nationale du sport, etc.). Les sénateurs estiment qu’une réforme d’ensemble, visant les doublons et la mutualisation, pourrait générer environ 540 millions d’euros d’économies sur plusieurs années. À Matignon, la ligne est assumée : il faut « supprimer des strates » devenues superflues.

Premières suppressions : ce que prépare Matignon

Selon les informations de franceinfo, une dizaine d’organismes seraient appelés à disparaître dans les prochains jours en raison de doublons. Les deux hauts fonctionnaires chargés de la mission — Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin — doivent passer en revue les délégations interministérielles existantes, avec une consigne : considérer par principe leur suppression.

Parmi les dossiers cités : la délégation interministérielle aux restructurations d’entreprises, dont les missions seraient transférées au ministère de l’Économie ; la délégation ministérielle à la forêt et au bois, visée en raison de l’existence d’au moins trois structures similaires rattachées à d’autres ministères ; la fermeture accélérée de structures arrivées en fin de vie, comme le coordonnateur national des mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

La délégation générale au Service national universel (DGSNU) est, elle, supprimée au 1ᵉʳ janvier 2026. Matignon précise que les textes réglementaires seront publiés dans les prochains jours pour acter ces décisions.

Une méthode plus qu’un « coup » de rabot

Si cette première salve demeure symbolique en effectifs — quelques dizaines de postes redéployés — l’exécutif veut en faire une méthode durable : revue permanente des structures, décisions au fil de l’eau et publications réglementaires régulières. L’ambition est double : maîtriser la dépense publique tout en préservant la qualité de service pour l’usager, grâce à un périmètre de l’État clarifié et à des circuits décisionnels plus courts.

L’équation budgétaire : entre objectifs politiques et économies constatées

Fin avril, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a fixé une trajectoire : 2 à 3 milliards d’euros d’économies d’ici 2027 via la suppression ou la fusion d’un tiers des opérateurs, hors universités. Un cap ambitieux, supérieur aux 540 millions évoqués par le Sénat, qui suppose des regroupements profonds et une coordination interministérielle serrée. La réussite dépendra de la capacité à mesurer les gains réels et à éviter les « effets ciseaux » (coûts de transition vs économies structurelles).

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