- Paris s’apprête à reconnaître l’État de Palestine ; Barrot salue une « victoire diplomatique majeure ».
- Symbole immédiat, mise en œuvre sous conditions — à commencer par la libération des otages.
Invité de « Bonjour ! La Matinale TF1 », le ministre des Affaires étrangères démissionnaire Jean-Noël Barrot a livré ses dernières impressions, quelques heures avant l’officialisation par la France de la reconnaissance de l’État de Palestine. Une décision « symbolique, immédiate, politique », mais dont la mise en œuvre sera progressive et conditionnée, notamment à la libération des otages.
« C’est une victoire diplomatique majeure pour la France », a martelé Jean-Noël Barrot sur TF1, assurant que l’annonce attendue cet après-midi « démontre l’attachement de la France à la solution à deux États ». Concrètement, la reconnaissance est actée sur le plan politique, mais son déploiement sera graduel et conditionné à des évolutions sur le terrain, dont la libération des otages.
Une condition centrale : les otages
Dans une interview à CBS diffusée la veille, Emmanuel Macron a posé une « condition claire » : pas d’ambassade française en Palestine tant que les otages détenus à Gaza ne sont pas libérés.
« Ce sera, pour nous, une exigence très clairement avant d’ouvrir, par exemple, une ambassade en Palestine », a-t-il déclaré.
Le 12 septembre, l’Assemblée générale des Nations unies a endossé la « Déclaration de New York », qui condamne explicitement le Hamas, appelle à son désarmement et l’exclut de toute gouvernance future à Gaza, tout en réaffirmant la trajectoire vers deux États. Paris présente ce texte comme une première qui balise la suite politique du conflit.
Ce que prévoit le « plan français » pour l’après-guerre
Pour Barrot, le nœud des négociations tenait jusqu’ici à l’« après » : que se passe-t-il une fois le cessez-le-feu conclu ? La feuille de route française évoque des étapes concrètes : déploiement d’une mission internationale de stabilisation à Gaza, protection des civils des deux côtés, reconstruction d’une gouvernance palestinienne sans le Hamas, et ancrage régional de la solution.
Selon le ministre, plusieurs pays arabes voisins d’Israël ont indiqué leur intention d’entrer dans une organisation régionale commune avec Israël et la Palestine. « L’État de Palestine, c’est la fin du Hamas et la sécurité pour Israël », résume le chef de la diplomatie démissionnaire.
Dans son entretien à CBS, Emmanuel Macron défend la reconnaissance comme nécessaire pour isoler le Hamas en offrant une alternative politique crédible aux Palestiniens, au service d’une sécurité durable pour Israël. La position française diverge du cap américain, qui reste réservé sur le calendrier et le format de la reconnaissance
