12.6 C
Paris
samedi, novembre 8, 2025
AccueilEconomieBanques : les fossiles financés plus du double des énergies « soutenables...

Banques : les fossiles financés plus du double des énergies « soutenables » entre 2021 et 2024

Date:

  • Les banques mondiales continuent de privilégier les énergies fossiles face au soutenable, selon une étude internationale.
  • De 2021 à 2024, les financements bancaires vers le fossile dépassent largement ceux dédiés à la transition énergétique.

   Entre 2021 et 2024, les 65 plus grandes banques mondiales ont consacré 3 285 milliards de dollars aux énergies fossiles, contre 1 368 milliards pour les énergies dites « soutenables ». Publiée par un collectif d’ONG (Reclaim Finance, WWF, Urgewald, Rainforest Action Network), l’étude juge que les établissements « ne sont pas sur la bonne voie pour financer la transition énergétique ». Pour 1 dollar versé au fossile, 0,42 dollar seulement va à la transition — un rythme jugé incompatible avec les trajectoires de l’AIE et les objectifs de l’Accord de Paris.

Les chiffres qui bousculent la promesse de transition

L’analyse, menée par Reclaim Finance aux côtés de WWF, Urgewald et Rainforest Action Network, « montre que les 65 plus grandes banques (…) ne sont pas sur la bonne voie pour financer la transition énergétique », écrivent ses auteurs. Sur la période 2021-2024, les grands établissements (HSBC, JPMorgan, Santander, etc.) ont dirigé 1 368 Md$ vers les énergies « soutenables » comme l’éolien ou le solaire, contre 3 285 Md$ au bénéfice des énergies fossiles.

Autrement dit, pour 1 dollar consacré aux énergies fossiles, seulement 42 cents sont alloués à la transition énergétique. Un ratio « loin d’être en phase » avec les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie et avec les ambitions de l’Accord de Paris de 2015.

Pourquoi « soutenables » ≠ « renouvelables »

Point méthodologique clé : Reclaim Finance retient un périmètre d’énergies dites « soutenables », plus restrictif que la catégorie « renouvelables ». Sont par exemple exclus certaines formes de bioénergie et des projets hydroélectriques. Cet angle peut expliquer des écarts avec les données publiées par les banques, qui communiquent souvent sur un périmètre plus large.

La hiérarchie mondiale : la France plutôt bien placée, mais…

Dans ce paysage contrasté, les établissements français se distinguent globalement de leurs homologues américain, canadien ou japonais.

La Banque Postale et Crédit Mutuel apparaissent comme des bons élèves : l’étude évoque un soutien fossile négligeable et des financements aux énergies alternatives sept à neuf fois supérieurs.

BNP Paribas (14ᵉ) et Société Générale (22ᵉ) figurent dans le haut-milieu de tableau. Crédit Agricole (26ᵉ) et BPCE (29ᵉ) se situent au milieu.

Particularité relevée : chez BPCE, les financements fossiles (prêts et autres instruments de crédit) augmentent sur la période — un cas unique en France dans ce classement.

La Fédération bancaire française (FBF) a réagi en assurant que les banques hexagonales « sont conscientes de l’importance » du ratio entre financements des énergies fossiles et de la transition.

« Leur objectif est bien d’augmenter ce ratio en soutenant de plus en plus les énergies renouvelables et en se désengageant progressivement des énergies fossiles », précise la FBF

Les prochaines feuilles de route 2025-2026 — avec des cibles sectorielles plus fines (pétrole et gaz non conventionnels, charbon, transport, bâtiment) — feront foi. Les ONG attendent un basculement visible du ratio. Les banques, elles, promettent une montée en puissance des renouvelables et un désengagement progressif des fossiles. Reste à savoir si la vitesse sera suffisante pour rejoindre la trajectoire de l’AIE et les 1,5–2 °C de l’Accord de Paris.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici