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Déficit, taxe Zucman, ISF, retraites… Ce qu’il faut retenir des annonces de Sébastien Lecornu

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  • Dans une interview au Parisien, le Premier ministre affirme que « le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires », prévus début octobre. 
  • Le premier ministre dévoile ses priorités pour le budget 2026, vise « 4,7 % du PIB » de déficit l’an prochain et maintient l’objectif de « revenir à 3 % en 2029 ».

   À l’approche de l’ouverture de la session ordinaire le 1er octobre et à la veille d’une nouvelle mobilisation intersyndicale, Sébastien Lecornu serre le calendrier et le cap budgétaire. Au menu : économies ciblées, lutte contre les fraudes, refus de la taxe Zucman et du retour de l’ISF, et appel à des « compromis » au Parlement « jusque tard dans la nuit ». Les oppositions, elles, agitent la menace d’une censure.

Un calendrier serré à la veille de la session parlementaire

À quelques jours de l’ouverture de la session ordinaire du Parlement, Sébastien Lecornu veut donner le tempo. Le nouveau Premier ministre affirme que la nomination du gouvernement interviendra « avant le début des travaux parlementaires », attendus début octobre. Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, alors que l’Assemblée nationale s’apprête à renouveler ses postes clés le 1er octobre et que les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation la veille.

Du côté de Matignon, la prudence reste de mise : aucune date précise n’a été confirmée, pas même la garantie d’une annonce avant mercredi.

Un budget présenté comme « robuste »

Sébastien Lecornu fixe son cap budgétaire. Pour 2026, il vise un déficit public ramené à 4,7 % du PIB, avec l’ambition d’atteindre 3 % en 2029, un objectif qu’il présente comme un engagement européen mais aussi comme « le seuil qui permet de faire baisser la dette et de ne pas payer plus d’intérêts ».

Le Premier ministre insiste sur la solidité de son projet, qu’il décrit comme « robuste » et fondé sur les premières concertations avec les syndicats, le patronat et les formations politiques. Il souhaite un budget capable de tenir compte des réalités sociales, sans mesures brutales, tout en maintenant une trajectoire de redressement des comptes publics.

« hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale », Sébastien Lecornu

Des économies ciblées et une loi contre la fraude

Pour y parvenir, le gouvernement entend s’appuyer sur plusieurs leviers. Une réduction de six milliards d’euros des dépenses de l’État est annoncée, ainsi qu’un contrôle plus strict des dépenses sociales et territoriales. En parallèle, un vaste projet de loi contre les fraudes sociales et fiscales doit être présenté en même temps que les textes budgétaires.

Sébastien Lecornu prend soin de préciser qu’il n’est « hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale », conscient de la sensibilité du sujet dans un climat social déjà sous tension.

Retour au dialogue parlementaire

Lecornu affiche également sa méthode : renouer avec un esprit de négociation au Parlement. Selon lui, les ministres devront accepter de « revenir au travail parlementaire d’autrefois », fait de discussions prolongées et de compromis parfois trouvés « jusque tard dans la nuit ».

Ce signal s’adresse aussi à sa future équipe : ceux qui souhaitent entrer au gouvernement devront soutenir la ligne budgétaire sans ambiguïté. C’est une manière d’affirmer son autorité et de préparer une majorité mouvante dans un hémicycle fragmenté.

Fiscalité :  taxe Zucman et ISF écartés

Sur le terrain fiscal, le Premier ministre trace une ligne claire. La taxe Zucman, qui propose un impôt plancher de 2 % sur les très grandes fortunes, n’est pas retenue. Lecornu dit « ne pas croire que ce soit la bonne réponse » et renvoie le débat au Parlement. Le retour de l’ISF n’est pas davantage envisagé.

Il annonce néanmoins une politique fiscale équilibrée : « certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », laissant aux députés et sénateurs le soin d’arbitrer lors des débats à venir.

Concernant la réforme des retraites, le Premier ministre choisit de ne pas ouvrir de front supplémentaire. Il estime que la décision de l’abroger ou non « appartiendra aux élus de l’Assemblée nationale et du Sénat », renvoyant là encore la balle au Parlement.

Une opposition prête à en découdre

Face à cette feuille de route, les oppositions n’ont pas tardé à réagir. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a ravivé la menace d’une censure, estimant qu’« aucun effort n’a été réalisé » et prévenant que, sans inflexion majeure, son parti censurerait le gouvernement.

Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, appelé l’ensemble de la gauche à s’unir autour d’une motion de censure commune. Sur X, il a ironisé : « Les nigauds sont servis : Lecornu fait du Macron. Ni plus ni moins. »

Du côté du Rassemblement national, le député Thomas Ménagé dénonce une absence de rupture et estime que le Premier ministre « fonce droit dans le mur ». Le parti de Marine Le Pen décidera dans les prochains jours de sa position sur une éventuelle censure.

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