12.6 C
Paris
samedi, novembre 8, 2025
AccueilActualitéRetraites : le gouvernement promet d’améliorer les pensions des femmes dans le...

Retraites : le gouvernement promet d’améliorer les pensions des femmes dans le PLFSS 2026

Date:

Deux signaux agitent le dossier des retraites : l’exécutif finalise son budget à transmettre à l’Assemblée nationale avant le 13 octobre et promet d’y inscrire des avancées pour les femmes.

Les syndicats saluent une « porte ouverte » mais maintiennent la pression jusqu’au vote.

   Dans un courrier adressé mardi soir aux organisations syndicales et révélé mercredi 1ᵉʳ octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu assure que « l’amélioration de la retraite des femmes » figurera au prochain budget de la Sécurité sociale. Une annonce qui relance un chantier resté en suspens depuis l’« échec » du conclave des retraites fin juin, sur fond de désaccord persistant avec le patronat au sujet de la pénibilité.

« Certaines mesures issues du “conclave” sur les retraites notamment celle relative à l’amélioration de la retraite des femmes feront l’objet d’une inscription au PLFSS pour 2026″, mentionne le Premier ministre dans la lettre adressée aux syndicats

Le chef du gouvernement ajoute vouloir « poursuivre les échanges (…) autour des enjeux de pénibilité et d’usure professionnelle », des sujets qui ont cristallisé l’opposition entre syndicats et organisations patronales.

Reconnaître la maternité dans le calcul des pensions

Après quatre mois de négociations intenses, les portes du conclave des retraites se sont refermées sur une série de propositions qui, pour la première fois, plaçaient clairement la maternité au cœur du calcul des pensions. Autour de la table, syndicats et gouvernement avaient cherché à corriger une inégalité de longue date : la façon dont les carrières des femmes sont prises en compte dans le système de retraite.

Deux pistes s’étaient alors imposées. La première consistait à alléger la base de calcul des pensions pour les mères. Plutôt que de retenir les 25 meilleures années de salaire, comme c’est la règle aujourd’hui, il était envisagé d’en considérer 24 pour les femmes ayant eu un enfant et 23 pour celles en ayant eu deux ou plus. Une manière de reconnaître concrètement les interruptions ou les ralentissements de carrière liés à la maternité.

La seconde mesure visait à faciliter les départs anticipés pour ces femmes. Le conclave proposait d’ajouter deux trimestres supplémentaires au titre des enfants dans le dispositif de « carrière longue », ouvrant ainsi la possibilité de partir avant l’âge légal de 64 ans pour celles qui avaient commencé à travailler tôt.

Derrière ces ajustements techniques se cachait un enjeu budgétaire considérable : selon le document du conclave, chacune de ces mesures représenterait un coût de 200 millions d’euros à l’horizon 2030. Mais pour les syndicats, il s’agissait surtout d’un signal politique fort — celui d’une meilleure reconnaissance du rôle des femmes dans le monde du travail.

Réactions syndicales : « porte ouverte », vigilance maintenue

Invitée mercredi 1ᵉʳ octobre sur franceinfo, Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC et négociatrice au conclave, prévient : « Tant que tout n’est pas écrit, tant que tout n’est pas voté, nous on continue. »

« Que, aujourd’hui, il nous dise qu’il nous a entendus [sur la retraite des femmes] et qu’il souhaite le mettre dans le budget 2026, bien évidemment que ça répond à une de nos demandes fortes », a t-elle ajouté

La CFTC rappelait déjà ses propositions : 24 meilleures années pour les mères d’un enfant, 23 années pour les mères de plusieurs enfants — une évolution qui ferait, selon elle, « une différence de 10 à 100 euros par mois » pour les bénéficiaires.

Un nœud social : la pénibilité

Si le gouvernement dit vouloir rouvrir les discussions, le désaccord sur la pénibilité reste entier. Les syndicats réclament une prise en compte élargie et opposable de l’usure professionnelle ; le patronat (Medef, CPME) refuse un alourdissement des contraintes et des coûts associés. Le sujet sera l’un des points chauds des débats parlementaires d’automne.

Prochaines étapes au Parlement

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 doit être déposé avant le 13 octobre à l’Assemblée nationale. Les bancs syndicaux et patronaux scruteront noir sur blanc l’inscription des mesures concernant les femmes, ainsi que les arbitrages sur la pénibilité. « Tant que tout n’est pas écrit… nous on continue », avertit à nouveau Pascale Coton : la mobilisation restera un levier pour peser sur le texte final.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici