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samedi, novembre 8, 2025
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IKKS en redressement judiciaire : plus de 1 000 emplois menacés

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  • Le tribunal des activités économiques de Paris a placé IKKS en redressement judiciaire jeudi 2 octobre.
  • Le groupe de prêt-à-porter, détenu par Avenue Capital, se déclare en cessation de paiements et ouvre la voie à une recherche de repreneur.

   Secouée par la pandémie, l’inflation et la flambée des coûts, la griffe à l’« ADN rock » bascule en procédure collective malgré un effort de désendettement et une injection de liquidités en 2024. Plus de 1 000 postes sont désormais en jeu alors que le secteur de l’habillement affronte une recomposition accélérée.

Le tribunal des activités économiques de Paris a confirmé l’ouverture du redressement judiciaire d’IKKS, information révélée par Les Échos. Cette procédure doit permettre la poursuite de l’activité, la préservation de l’emploi quand cela est possible et la mise en concurrence d’éventuels repreneurs. Le groupe, détenu par le fonds américain Avenue Capital, indique rechercher une solution industrielle et financière pérenne.

Des efforts financiers en 2024, insuffisants pour enrayer la crise

Déjà fragilisée ces dernières années, l’enseigne avait obtenu en 2024 l’abandon de dettes auprès de ses créanciers et de nouvelles liquidités de ses investisseurs. En février, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyait 202 suppressions de postes en France (sur 1 328) et la fermeture de 77 magasins et corners (sur 604). Finalement, 140 emplois ont été concernés, « le jeu du reclassement » ayant permis d’en sauver une soixantaine. Environ 30 millions d’euros auraient été débloqués pour remettre la marque sur la voie de la rentabilité.

 « Une crise sans précédent » pour le textile-habillement

Pour Ludovic Manzon, directeur général d’IKKS, « le secteur de l’industrie textile traverse une crise sans précédent ». Il pointe un faisceau de chocs : Covid-19, coûts de l’énergie, matières premières, loyers et salaires. S’y ajoute une évolution rapide des usages : « La crise du Covid a entraîné un changement dans les habitudes de consommation, notamment l’accélération de la seconde main sur la catégorie junior », souligne-t-il.

 « La conjonction de divers facteurs externes tels que la crise sanitaire mondiale due au Covid-19, les conséquences de la guerre en Ukraine où le groupe était fortement implanté, ainsi qu’une inflation persistante, ont fortement impacté l’ensemble du secteur« , rappelle l’entreprise

Un acteur historique au positionnement premium

Fondée en 1987, IKKS se positionne sur un prêt-à-porter haut de gamme pour femmes, hommes et enfants. Le groupe revendique un « ADN rock » et fédère les marques IKKS, I.Code et One Step. Selon les chiffres communiqués en 2024, l’enseigne compte environ 600 points de vente et 1 500 collaborateurs dans le monde.

Un marché sous pression : fast-fashion et seconde main en embuscade

IKKS n’est pas un cas isolé. Camaïeu, Kookaï, Gap France, Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, Kaporal… Autant d’enseignes emblématiques bousculées par l’essor de la mode éphémère ou ultra-éphémère et par la seconde main, sur fond de pandémie puis d’inflation durable. Pour ces acteurs historiques, l’équation prix-valeur-image devient de plus en plus exigeante.

 Quels scénarios possibles désormais ?

La période d’observation qui s’ouvre avec le redressement judiciaire doit permettre à IKKS de dresser un état précis de sa situation et d’ouvrir la voie à une relance crédible. Dans les semaines à venir, l’entreprise devra non seulement sécuriser sa trésorerie, mais aussi attirer d’éventuels repreneurs prêts à injecter des capitaux et à apporter un savoir-faire capable de renforcer le sourcing et de créer de véritables passerelles entre commerce physique et digital.

Parallèlement, la marque devra repenser son positionnement pour préserver son image premium tout en ajustant certains prix à la réalité du marché. L’optimisation de son réseau de distribution — qu’il s’agisse des baux, des surfaces exploitées ou de l’équilibre entre boutiques et e-commerce — figure également parmi les axes clés de travail.

Enfin, IKKS compte capitaliser davantage sur la seconde main, en développant des services de reprise, des corners dédiés au « pre-owned » et des prestations de réparation, tout en veillant à ne pas diluer l’identité forte qui a fait son succès.

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