- Le Hamas a surpris la communauté internationale vendredi soir en annonçant accepter le principe d’un échange « tous contre tous » dans le cadre de la proposition de cessez-le-feu portée par Donald Trump.
- Les capitales multiplient les appels à saisir cette « opportunité rare » pour mettre fin aux combats à Gaza.
Washington propose un cessez-le-feu immédiat, la libération rapide des otages, le désarmement du Hamas et un retrait progressif de l’armée israélienne. Le Hamas se dit prêt à négocier « immédiatement », tandis que l’ONU, l’Égypte, la France et le Royaume-Uni saluent un « pas significatif » vers la paix.
Une proposition américaine structurée et sous pression
Le plan dévoilé par Donald Trump prévoit une série de mesures coordonnées pour mettre fin à la guerre déclenchée après l’attaque du 7 octobre 2023. Il repose sur quatre piliers : un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages sous 72 heures, le désarmement complet du Hamas et un retrait progressif des forces israéliennes de la bande de Gaza.
Le président américain a accompagné cette proposition d’un ultimatum clair : le Hamas a jusqu’à dimanche soir pour confirmer son accord, sous peine de « conséquences » diplomatiques et militaires. Cette pression vise à éviter l’enlisement des négociations, dans un contexte de bombardements toujours intenses.
Le Hamas accepte le principe d’un échange
Quelques heures après l’annonce américaine, le Hamas annonce dans un communiqué son accord pour la libération de tous les prisonniers de l’occupation – vivants et dépouilles – selon la formule d’échange incluse dans la proposition du président Trump. Autrement dit, tous les otages israéliens seraient libérés en échange des prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Le mouvement précise être prêt à engager des négociations immédiates sur les modalités pratiques de cette libération. Pour le haut responsable Moussa Abou Marzouk, une condition est toutefois incontournable : « la guerre doit s’arrêter ».
« Si nous libérons tous les prisonniers de guerre, la guerre cessera», a t-il ajouté
Dans le même temps, Donald Trump a mis en garde Tel-Aviv contre toute escalade susceptible de compromettre le processus : « Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité »,a-t-il écrit sur Truth Social.
Soutien international et appel à saisir l’opportunité
À New York, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué l’évolution des discussions. Par la voix de son porte-parole, il se dit « encouragé » par la déclaration du Hamas et appelle « toutes les parties à saisir cette occasion pour mettre un terme à ce conflit tragique ».
Au Caire, le ministère des Affaires étrangères égyptien, qui joue depuis le début de la guerre un rôle clé de médiateur, a également qualifié la réponse du Hamas de « positive ». Dans un communiqué, il souligne que cette position « reflète l’engagement du Hamas et de toutes les factions palestiniennes à épargner le sang du peuple palestinien, à protéger la vie des civils innocents et à mettre un terme à un chapitre sombre de l’histoire de la région ».
En Europe, la réaction est unanime. Emmanuel Macron a salué une « étape décisive » et remercié Donald Trump pour « sa mobilisation en faveur de la paix ». Sur ses réseaux sociaux, le président français s’est félicité que « la libération de tous les otages détenus et le cessez-le-feu à Gaza sont à portée de main » a-t-il mentionné, ajoutant que « l’engagement du Hamas doit être suivi d’effet sans plus tarder ».
À Londres, le Premier ministre Keir Starmer a parlé d’« un pas en avant significatif » qui « nous rapproche de la paix plus que jamais auparavant ». Il exhorte désormais toutes les parties à « mettre en œuvre le plan sans délai ».
Des frappes israéliennes malgré l’appel de Trump à la trêve
Sur le terrain, la situation reste extrêmement tendue. Dans la nuit de vendredi à samedi, la Défense civile de Gaza a signalé une série d’intenses bombardements israéliens sur la ville de Gaza et plusieurs autres zones de l’enclave palestinienne, en dépit de l’appel de Donald Trump à cesser les frappes “immédiatement”.
« La nuit a été très violente, avec l’armée israélienne menant des dizaines de frappes et de tirs d’artillerie sur la ville de Gaza et d’autres zones de la bande de Gaza, malgré l’appel du président Trump à mettre fin aux bombardements », a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
Selon lui, une vingtaine de maisons ont été détruites au cours de ces opérations. La Défense civile, structure de secours placée sous l’autorité du Hamas, redoute une aggravation de la situation humanitaire si les frappes se poursuivent dans les prochains jours.
