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« Partir de façon ordonnée » : Édouard Philippe réclame une présidentielle anticipée en 2026

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  • La crise politique s’intensifie au sommet de l’État après la démission de Sébastien Lecornu.
  • Édouard Philippe propose une sortie « ordonnée » : adopter le budget 2026 puis organiser une présidentielle anticipée.

   Invité de RTL mardi 7 octobre, l’ex-Premier ministre a jugé « affligeant » le « jeu politique » actuel et appelé Emmanuel Macron à annoncer une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026. Une proposition qui divise la majorité et relance le débat sur la dissolution, jugée à haut risque par plusieurs ténors du centre.

« Le jeu politique est affligeant »  

« Le jeu politique que nous donnons aujourd’hui est affligeant », a jugé l’ex-Premier ministre Édouard Philippe sur RTL. Pour « sortir de la crise » ouverte par la démission de Sébastien Lecornu, le patron d’Horizons suggère « la nomination d’un Premier ministre chargé des affaires courantes » et, surtout, « de construire un budget pour 2026″. Mais il demande au chef de l’État « d’organiser ensuite une élection présidentielle anticipée, c’est-à-dire qu’il part immédiatement après que le budget ait été adopté ».

L’ancien locataire de Matignon précise : « Je ne suis pas du tout sur la ligne des insoumis. (…) Je ne suis pas pour sa démission immédiate et brutale. » Il alerte toutefois sur le risque d’enlisement : « On ne va pas faire durer ce que nous vivons depuis six mois pendant 18 mois encore, c’est beaucoup trop long. »

Selon lui, annoncer un scrutin début 2026 « serait de nature à donner un peu de visibilité à tout le monde ».

Dissolution contestée, cap budgétaire revendiqué

Édouard Philippe, lui-même candidat à la prochaine présidentielle, en appelle à une sortie « ordonnée et digne ».

« Face à cette mise en cause terrible de l’autorité de l’État, il doit prendre la décision qui est à la hauteur de sa fonction, c’est de garantir la continuité des institutions en partant de façon ordonnée », affirme -t-il.

Il étrille la dissolution de 2024 : « Il n’avait pas à dissoudre [l’Assemblée nationale en 2024], on utilise la dissolution pour régler une crise politique. On ne l’utilise pas pour déminer je ne sais quoi ou à sa convenance personnelle. Quand on est chef de l’État, on ne se sert pas des institutions, on les sert. »

Et de s’opposer à toute nouvelle dissolution, car « le risque terrible, c’est qu’il n’y ait pas de majorité ».

« Un cri d’alarme » chez Horizons

Sur franceinfo, Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye et porte-parole d’Horizons, assume « une espèce de cri d’alarme ». Après la démission de Sébastien Lecornu lundi, « la situation est intenable et elle n’a pas d’issue », observe-t-il.

« Encore combien de temps allons-nous subir cette situation, encore combien de temps allons-nous souffrir de la fragilité de l’État qui ne fait que se détériorer ? », s’interroge -t-il

Pour lui, « il appartient au président de trouver la sortie de la crise qu’il a lui-même constituée avec cette décision incomprise de dissoudre l’Assemblée nationale ». Le départ anticipé d’Emmanuel Macron ne « rajouterait pas du désordre », estime-t-il.

« Qu’est-ce qui peut être pire que la situation que nous vivons ? Nous n’allons pas vivre les 16 ou 17 mois à venir avec la même instabilité », ajoute -t-il

Quant à la dissolution, « elle risque d’aboutir une fois de plus à une situation de blocage, d’autant plus importante qu’elle empêcherait un futur président de la République élu en 2027 de pouvoir dissoudre à nouveau », prévient-il.

Répliques au centre : « Je regrette ce type de déclaration »

La sortie d’Édouard Philippe irrite dans les rangs centristes. Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates (MoDem) à l’Assemblée, s’agace sur Public Sénat : « Je regrette ce type de déclaration. Je pense qu’un ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron ne devait pas dire ça. Parce qu’on n’est pas dans un moment où il est temps, alors je ne sais pas si c’est le moment de régler les comptes, mais d’avoir ce type de querelles… »

« Ce n’est pas une question d’Emmanuel Macron ou pas. Je crois qu’il faut qu’on se concentre pour essayer de trouver une solution », souligne de son côté Jean-Paul Mattei, député MoDem des Pyrénées-Atlantiques.

Quant à Paul Christophe, député Horizons du Nord, il explique que « l’appareil d’État ne fonctionne plus et il faut apporter des réponses. On a bien vu que la dissolution n’a absolument pas apporté de réponse satisfaisante. »

Méthode présidentielle et ultimatum budgétaire

 Pour Gabriel Attal, « les décisions ont le plus souvent donné le sentiment, au contraire, de ne pas vouloir partager le pouvoir, alors que tout dans les résultats de la dissolution de 2024 invite quand même à partager le pouvoir, y compris avec des forces politiques qui ne faisaient pas partie de la majorité ».

Dans ce contexte de crise politique profonde, Emmanuel Macron a donné à Sébastien Lecornu jusqu’à demain soir pour mener d’ultimes négociations sur le budget. Avant, dit-il, de prendre ses responsabilités.  Les arbitrages budgétaires deviennent la pièce maîtresse d’un atterrissage institutionnel encore incertain

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