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samedi, novembre 8, 2025
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Élisabeth Borne propose une suspension de la réforme des retraites, Lescure prévient sur le coût

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  • La crise politique rebondit autour de la réforme des retraites adoptée en 2023.
  • En l’espace de 48 heures, une porte s’entrouvre côté exécutif, tandis que Bercy avertit sur la facture potentielle.

  Face à l’impasse, Élisabeth Borne propose de ne pas faire de la réforme des retraites un « totem » et d’examiner une suspension jusqu’au prochain scrutin présidentiel. Dans le même temps, Roland Lescure prévient que « modifier la réforme des retraites coûtera des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027 », quand la gauche réclame d’ouvrir enfin le débat à l’Assemblée.

Un signal à gauche pour tenter de déverrouiller la crise

Dans une interview au Parisien publiée mardi 7 octobre, Élisabeth Borne a desserré l’étau. L’ancienne Première ministre, aujourd’hui ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, ouvre la porte à une suspension du texte qu’elle avait elle-même fait adopter à Matignon en 2023.

« Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle », déclare-t-elle, avant d’insister sur la méthode :« Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger. »

La réforme, qui relève progressivement l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, avait déclenché des manifestations massives et reste hautement inflammable politiquement.

Lecornu ferme la porte… sauf sur des ajustements ciblés

La semaine dernière, avant sa démission, Sébastien Lecornu s’était opposé à l’option d’une suspension pure et simple. Il avait toutefois indiqué vouloir améliorer les pensions des femmes dans le prochain budget de la Sécurité sociale, conformément aux pistes du conclave sur les retraites.

Dans le même souffle, l’ex-ministre a écarté les principales revendications de la gauche : non seulement la suspension de la réforme, mais aussi la taxe Zucman sur les hauts patrimoines et le rétablissement de l’ISF.

La gauche salue « un réveil » et réclame l’hémicycle

Sur France 2, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a vu dans l’inflexion d’Élisabeth Borne « un réveil tardif, mais un réveil positif (…) Ce que je souhaite, c’est que nous puissions maintenant porter des débats à l’Assemblée », explique -t-il.

 Même tonalité chez Raphaël Glucksmann, co-président de Place Publique, à la sortie d’un entretien avec Sébastien Lecornu : « Il y a un chemin, peut-être, pour obtenir la suspension », confie l’eurodéputé. Notre demande, qui était la suspension de la réforme des retraites, n’est pas inatteignable, mais elle demande à être précisée », ajoute- t-il, enprécisant que cela était « impossible encore il y a quelques jours, aujourd’hui ça devient possible. »

Bercy chiffre la facture 

Mercredi 8 octobre, Roland Lescure confirme que le ministère de l’Économie évalue plusieurs scénarios de modification ou de suspension de la réforme. Le message est sans détour : « Modifier la réforme des retraites coûtera des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027″, a-t-il prévenu sur France Inter.

S’il dit « intimement persuadé qu’il y a des voies de passage », le ministre ajoute que « quelle que soit la manière dont on modifie la réforme des retraites, cela va coûter beaucoup d’argent ». Dans un contexte parlementaire fragile, il fixe une condition politique :

« On a besoin qu’une majorité de l’Assemblée nationale se mette d’accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions. Évidemment, je suis prêt à en faire mais pas à n’importe quel prix. Toutes les concessions auront un prix et il faudra les financer », a-t-il affirmé.

Un calendrier budgétaire serré malgré la démission du gouvernement

 Malgré la démission de l’exécutif, les services de Bercy poursuivent la préparation du budget : « Il doit être déposé d’ici le 13 octobre pour des raisons constitutionnelles », rappelle Roland Lescure. La fenêtre est donc étroite pour articuler compromis politique et soutenabilité financière, alors que toute inflexion sur les retraites rejaillira sur la trajectoire des comptes sociaux.

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