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Tunisie : la Banque mondiale prévoit 2,3 % de croissance en 2025, un élan freiné par l’inflation et la dette

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  • L’économie tunisienne devrait accélérer l’an prochain, portée par le redressement du tourisme, de l’agriculture et des services.
  • Mais la reprise s’annonce fragile, sous la pression d’une inflation élevée, d’un financement extérieur contraint et d’un endettement public massif.

   Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, la Tunisie enregistrerait 2,3 % de croissance en 2025. Un mieux conjoncturel, soutenu par le rebond du tourisme et la reprise agricole après la sécheresse de 2024, mais amputé par une inflation autour de 7 %, un déficit public à 5,6 % du PIB et une dette dépassant 85 % du PIB.

Un redressement tiré par le tourisme, l’agriculture et les services

Après une année 2024 marquée par la sécheresse, la campagne 2025 s’annonce plus clémente pour l’agriculture, avec une production appelée à se normaliser. Le secteur touristique, dopé par la reprise des arrivées et des recettes, devrait jouer un rôle d’appoint sur l’activité et l’emploi saisonnier.

Les services, plus largement, profiteraient de cet effet d’entraînement, offrant à l’économie un palier de croissance à 2,3 %. Reste que ce sursaut demeure exposé aux chocs internes (aléas climatiques, tensions sociales) comme externes (prix des matières premières, demande européenne).

Inflation tenace et dépendances coûteuses

La hausse des prix devrait se maintenir autour de 7 % en 2025. Elle est alimentée par la facture des importations énergétiques et alimentaires, dans un contexte de dinar sous pression, et par la rigidité des subventions sur les produits de base.

Ces tensions réduisent le pouvoir d’achat, pèsent sur les marges des entreprises et compliquent la conduite de la politique monétaire, déjà soumise à des conditions de financement extérieur difficiles.

Des finances publiques sous tension

Le déficit budgétaire attendu à 5,6 % du PIB et une dette publique au-delà de 85 % illustrent l’étroitesse de la marge de manœuvre. Les besoins de refinancement restent élevés, alors que les coûts d’emprunt demeurent contraignants.

Dans ce contexte, la Banque mondiale plaide pour une consolidation budgétaire crédible, un meilleur ciblage des subventions et une rationalisation des dépenses, afin de rétablir la viabilité macroéconomique à moyen terme.

Réformes structurelles : l’urgence d’un passage à l’acte

 Au-delà du conjoncturel, des faiblesses structurelles freinent la productivité et la création d’emplois : gouvernance des entreprises publiques, climat des affaires, sécurité juridique et concurrence. L’incertitude politique entretient l’attentisme des investisseurs. Un dialogue renforcé avec les partenaires internationaux est jugé déterminant pour sécuriser de nouveaux financements et accompagner les réformes.

Perspectives : une stabilisation autour de 2,5 %… sous conditions

À moyen terme, la croissance pourrait se stabiliser proche de 2,5 %, à condition d’accélérer les réformes structurelles, de diversifier l’énergie et d’améliorer la gouvernance économique. Sans avancées tangibles, la trajectoire restera étroite, partagée entre l’impératif de stabilité et la nécessité de soutenir l’activité.

La modération attendue en 2025 reflète la persistance de déséquilibres profonds : seule une action résolue sur les plans budgétaire et structurel permettra de transformer l’embellie en rebond durable.

 

 

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