- Emmanuel Macron salue un « accord historique » sur Gaza et presse le Hamas de « tenir ses promesses » pour libérer les otages, alors que l’urgence humanitaire s’aggrave.
- Paris appuie le plan américain et plaide pour une transition politique menant à un État palestinien.
À l’issue d’une réunion sur Gaza, le président français a salué un « accord historique » et adressé ses « félicitations » au président américain Donald Trump, tout en rappelant que « le Hamas doit tenir ses promesses de libérer les otages ». Paris soutient une gouvernance transitoire « avec une appropriation palestinienne » menant à la création d’un État, l’exclusion du Hamas et l’intégration de l’Autorité palestinienne.
Un « jour crucial » et des exigences claires
À la sortie de la réunion, Emmanuel Macron a martelé la nécessité de garanties immédiates sur les otages et l’accès humanitaire. « L’intérêt du peuple palestinien pour que cette guerre s’arrête était l’évidence même, alors que des centaines de milliers ne peuvent être soignés », a-t-il déclaré, en appelant le Hamas à respecter ses engagements de libération.
Le chef de l’État a aussi salué la dynamique diplomatique enclenchée : « Un jour crucial pour les peuples palestiniens et israéliens comme pour le Moyen-Orient et tous ceux qui soutiennent la paix et la sécurité dans la région », a-t-il souligné, avant de qualifier de « historique » l’accord issu des négociations. « Les heures à venir à cet égard seront décisives », a-t-il prévenu.
Paris derrière le plan américain
La France affiche sa ligne : appui au plan de Washington et cap sur une transition politique cadrée.
« La France soutient le plan de paix américain, qui prévoit l’établissement d’une gouvernance temporaire avec une appropriation palestinienne (auto-détermination et création d’un État) », a rappelé Emmanuel Macron.
Selon le président, « il doit y avoir une transition avec une échéance claire, en excluant complètement le Hamas et en intégrant l’Autorité palestinienne ». Et de saluer l’implication de la médiation internationale : « La France exprime sa reconnaissance aux États-Unis d’Amérique, à l’Égypte, au Qatar et à la Turquie pour leur rôle clé de médiateurs… »
Cessez-le-feu, otages et aide : les priorités immédiates
Dans son adresse, le président a mis en avant les objectifs de court terme : « Un texte qui doit permettre un cessez-le-feu permanent », la « libération de tous les otages » et « un accès humanitaire immédiat dans la bande de Gaza ». Il a toutefois averti que « le travail et les responsabilités ne s’arrêtent pas à ce premier pas », en référence à la signature de la première phase du plan.
Sécurité et stabilisation : vers une présence internationale
Sur le terrain sécuritaire, Paris se dit prête à prendre sa part. « Une force internationale de stabilisation doit être déployée à Gaza » et « la France est prête à y jouer un rôle », a annoncé Emmanuel Macron. Le message se veut à la fois ferme et pragmatique : sécuriser le cessez-le-feu, accompagner la transition et garantir l’acheminement de l’aide.
Cisjordanie : alerte sur la colonisation
Emmanuel Macron a averti que la situation en Cisjordanie reste un frein majeur à la paix. L’accélération de la colonisation « constitue une menace existentielle pour un État de Palestine », a-t-il affirmé. « Elle est non seulement inacceptable et contraire au droit international. Elle alimente les tensions, la violence, l’instabilité et, de fait, elle vient d’abord contredire le plan américain et notre ambition collective d’une région en paix. »
Diplomatie française : soutien, vigilance et calendrier
Le ministère français des Affaires étrangères a salué ce qu’il qualifie d’« étape décisive » dans la crise gazaouie. Le Quai d’Orsay a affirmé que la France « salue la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza », estimant que ce texte « doit permettre la libération immédiate de tous les otages, un accès massif de l’aide humanitaire et un arrêt des opérations militaires ».
L’objectif, souligne le communiqué, est de « soulager les souffrances des populations civiles de Gaza » ainsi que celles « des familles d’otages qui attendent le retour de leurs proches depuis plus de deux ans ».
Mais Paris reste vigilante sur l’application de cet accord fragile. « La France appelle désormais les parties à mettre pleinement en œuvre, de bonne foi, et dans les délais impartis, les engagements qu’elles ont pris », poursuit le ministère, avant d’enjoindre chacun à « s’abstenir de toute action susceptible d’en compromettre la mise en œuvre ».
Mahmoud Abbas salue l’accord
Du côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a rencontré des militants israéliens et a appuyé la trajectoire ouverte : « Je salue l’accord signé aujourd’hui, la fin de la guerre et la libération des otages », a-t-il déclaré. Avant d’insister : « Nous resterons dans notre patrie et nous établirons un État palestinien à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. »
