- La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) examine un financement de 19 millions d’euros au profit de Qair pour construire une centrale solaire de 100 MW à Gafsa, dans le sud-ouest tunisien.
- Le projet s’inscrit dans un accord de concession conclu avec la STEG, assorti d’un contrat d’achat d’électricité (PPA) de 25 ans.
Porté par un investissement total de 84 M€, co-structuré avec des soutiens européens (EU NIP et garantie EFSD+ Hi-Bar), le projet illustre l’accélération de la transition énergétique tunisienne vers 35 % d’EnR à l’horizon 2030, tout en consolidant l’empreinte africaine de Qair.
Un montage financier calibré pour attirer les capitaux privés
La BERD analyse une participation de 19 millions d’euros destinée à l’entreprise française Qair pour la construction d’une centrale photovoltaïque de 100 MW à Gafsa. Le coût total du projet est évalué à 84 millions d’euros, dont 3 millions issus de la Neighbourhood Investment Platform (EU NIP), fléchés vers la ligne d’évacuation. Le dispositif est renforcé par une garantie de premier risque EFSD+ Hi-Bar, conçue pour mitiger les risques perçus par les investisseurs privés dans les infrastructures énergétiques de grande taille.
Attribué dans le cadre du régime de concession pour grandes installations, le projet repose sur un PPA de 25 ans avec la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG). Signé en mars, l’accord sécurise les flux de revenus sur la durée et facilite la bancabilité de l’actif, condition essentielle pour mobiliser de la dette à coûts compétitifs.
Accélérateur de la stratégie tunisienne 2030
Cette centrale s’inscrit dans la stratégie énergétique nationale de la Tunisie, qui vise 35 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030. En renforçant la production solaire dans une région disposant de gisements d’ensoleillement favorables, le site de Gafsa contribue à diversifier l’approvisionnement, réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés et stabiliser les coûts de l’électricité sur le long terme.
Qair change d’échelle en Tunisie et en Afrique
Déjà partenaire de la BERD sur deux projets de 10 MW à Feriana et Tozeur, Qair passe ici à une capacité dix fois supérieure, confirmant sa trajectoire d’industrialisation. En 2025, le groupe a mis à l’eau une centrale flottante aux Seychelles, sécurisé un financement pour une installation solaire avec stockage à Maurice, lancé deux centrales hybrides au Tchad et obtenu des autorisations pour des projets solaires et éoliens au Maroc.
Cette continuité opérationnelle, appuyée par des partenariats structurants, renforce sa crédibilité auprès des bailleurs et institutions financières.
Impacts attendus : réseau, emplois et climat
Au-delà de la production solaire, le projet intègre une ligne d’évacuation de l’électricité, cofinancée par l’EU NIP, qui renforcera la connexion au réseau national et facilitera l’intégration des énergies renouvelables.
En phase de construction comme d’exploitation, cette infrastructure devrait générer des emplois locaux, favoriser le transfert de compétences et contribuer à la réduction des émissions de CO₂, en substituant progressivement la production thermique par une énergie propre et compétitive.
