12.6 C
Paris
samedi, novembre 8, 2025
AccueilActualitéLecornu à Matignon veut un « gouvernement libre » et rouvre le...

Lecornu à Matignon veut un « gouvernement libre » et rouvre le débat retraites

Date:

  • Au lendemain de sa reconduction à Matignon, Sébastien Lecornu a livré sa méthode et ses priorités lors d’un déplacement au commissariat de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).
  • Il plaide pour un exécutif « libre », fidèle à la « réalité parlementaire », et se dit prêt à rouvrir « tous les débats », y compris sur les retraites.

   Entre volonté de stabilité et promesse de dialogue, le Premier ministre reconduit défend la formation d’un gouvernement « non emprisonné par les partis ». Il fixe la barre : un budget adopté « au 31 décembre » et des discussions « réalistes » sur les réformes, alors que la Nouvelle-Calédonie et la conjoncture économique exigent, selon lui, des décisions rapides.

Un exécutif « libre » face aux « appétits partisans »

« Par définition, il faut que ce gouvernement puisse être libre, avec des sensibilités partisanes mais pas emprisonné par les partis », martèle Sébastien Lecornu. « Il faut un gouvernement qui corresponde aussi à la réalité parlementaire, c’est indispensable. (…) C’est le moment le plus parlementaire de la Ve République », insiste-t-il, tout en écartant un exécutif « prisonnier de certains appétits partisans ».

Le Premier ministre revendique une équipe concentrée sur « l’actualité du pays », « y compris vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle », et appelle au « calme » et à la « stabilité ». À propos des départs au gouvernement, il dit « respecter » la décision de Bruno Retailleau de ne pas rester à l’Intérieur : « Vous ne m’entendrez jamais dire du mal, jamais ».

« La vie politique est difficile » : un retour sous contrainte

« La vie politique est difficile, « concède-t-il. « Tout n’est pas qu’affaire d’ambition, c’est aussi une affaire de devoir », ajoute le chef du gouvernement, avant d’encourager l’engagement politique :

« Celles et ceux qui s’engagent, quelles que soient leurs opinions politiques, il faut les y encourager. C’est comme cela qu’une démocratie fonctionne. »

Aux critiques, il rétorque : « Ce qui est ridicule, c’est le spectacle dans lequel l’ensemble de la vie politique est en train de se tenir depuis maintenant plusieurs jours. » S’il a accepté de revenir à Matignon, c’est, dit-il, en raison « de l’urgence à avoir des textes économiques et financiers », mais aussi de « la situation en Nouvelle-Calédonie ». Et de souligner « la difficulté de la mission » :

« Je n’ai pas le sentiment qu’il y avait beaucoup de candidats », glisse-t-il.

Budget au 31 décembre : sortir de « ce moment très pénible »

Sébastien Lecornu fixe un cap clair : « Je n’ai pas d’agenda, pas d’autre ambition que de sortir de ce moment objectivement très pénible pour tout le monde. Je me donne une mission assez claire. Après, soit les forces politiques m’aident, et on s’accompagne pour le faire, soit elles ne le font pas », martèle-t-il. Le Premier ministre exige un budget « au 31 décembre ».

L’alternative est nette : « Soit on fait du surplace, soit on avance. » Selon lui, « pendant ce mois, en avançant sur un certain nombre de tabous, de verrous, que j’ai ouverts progressivement avec les différentes discussions, il s’est passé des choses », notamment l’engagement « de ne pas recourir au 49.3, ce n’est pas rien ».

« Je ne serai pas un problème, (…) je n’ai pas d’autre agenda », répète-t-il.

Retraites : « tous les débats sont possibles »

Interrogé sur une éventuelle nouvelle réforme, le Premier ministre ne ferme aucune porte : « Tous les débats sont possibles, dès lors qu’ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires ». Il rappelle avoir estimé que la « réforme Borne n’est pas achevée ».

Message aux partenaires comme aux oppositions : les discussions pourront s’ouvrir si elles s’inscrivent dans la soutenabilité des finances publiques et la recherche de majorités d’idées.

« Un moment de vérité »

Pour Sébastien Lecornu, l’heure est à « un moment de vérité », consistant à « montrer qu’on est capable d’avancer », tout en prenant en compte les « exigences » des oppositions.  Sa ligne directrice tient en deux exigences : un gouvernement « libre » dans sa composition et des réformes « réalistes » dans leur mise en œuvre. À ses yeux, « l’équipe qui doit se concentrer sur l’actualité du pays (…) ne peut pas se disperser à plusieurs choses en même temps ».

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici