- Emmanuel Macron affiche son plein soutien au plan de cessez-le-feu impulsé par Washington et ses alliés régionaux.
- À Charm el-Cheikh, une vingtaine de dirigeants internationaux se retrouvent autour de Donald Trump et d’Abdel Fattah al-Sissi pour tenter d’ouvrir une nouvelle ère de stabilité au Moyen-Orient.
Emmanuel Macron s’envolera pour Charm el-Cheikh ce lundi 13 octobre afin de « soutenir la mise en œuvre de l’accord présenté par le président américain pour mettre fin à la guerre à Gaza et créer les conditions de la paix et de la coexistence régionale », selon l’Élysée.
Le déplacement, hautement symbolique, place la France au cœur du dispositif diplomatique autour du cessez-le-feu permanent, de la libération des otages et du rétablissement complet de l’aide humanitaire à Gaza.
« À cette occasion, le chef de l’État marquera son plein soutien à la mise en œuvre de l’accord marquant la première phase de ce plan, accord obtenu par le président Trump, le Qatar, l’Égypte et la Turquie et qui vise à instaurer un cessez-le-feu permanent, à libérer l’ensemble des otages et à garantir le rétablissement complet de l’aide humanitaire à Gaza », précise un communiqué de l’Élysée.
Ce dernier précise que cette visite s’inscrit dans la continuité de l’initiative franco-saoudienne et des discussions menées à New York en septembre dernier autour d’un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient, fondé sur la solution à deux États.
Pour Paris, cette séquence vise à rétablir une parole diplomatique française forte, en lien avec les médiateurs régionaux que sont le Qatar, l’Égypte et la Turquie, tout en appuyant les efforts américains.
Le plan de cessez-le-feu, entré en vigueur vendredi, repose sur un dispositif structuré en vingt points et s’articule autour de trois piliers essentiels. Il prévoit d’abord la fin des hostilités dans la bande de Gaza, afin de mettre un terme aux affrontements qui dévastent le territoire depuis des mois.
Il inclut également la libération complète des otages retenus par le Hamas, considérée comme une étape cruciale pour restaurer la confiance entre les parties et enclencher une dynamique de désescalade durable. Enfin, le plan ouvre la voie à un accord d’échange de prisonniers, censé amorcer une nouvelle phase de négociations politiques et humanitaires sous supervision internationale.
Samedi, à Tel-Aviv, l’émissaire américain Steve Witkoff a adressé un message aux familles d’otages réunies pour un rassemblement : « Vous rentrez à la maison ». Aux côtés de Jared Kushner, le gendre du président américain, il a exprimé la détermination de Washington à faire aboutir, sans délai, les premières libérations prévues par l’accord.
Donald Trump en tournée éclair avant le sommet
Le président américain Donald Trump a débuté ce dimanche 12 octobre une courte tournée au Moyen-Orient. Après une visite express en Israël, où il sera accueilli par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, il rejoindra ce lundi la station balnéaire de Charm el-Cheikh en Égypte pour co-présider avec le president éfyptien Abdel Fattah al-Sissi un « Sommet de la paix » décisif.
Ce rendez-vous, prévu à 14 h 30, réunira plus de 20 dirigeants. Il intervient quelques jours après l’annonce d’un compromis historique entre Israël et le Hamas, fruit de la médiation conjointe de Washington, Le Caire, Ankara et Doha.
Selon la présidence égyptienne, le sommet vise à « mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et ouvrir une nouvelle page de sécurité régionale ».
Le texte précise qu’il s’inscrit « dans le cadre de la vision du président américain Trump pour la paix dans la région et de ses efforts incessants pour mettre fin aux conflits dans le monde ».
Autour de Donald Trump et Abdel Fattah al-Sissi, de nombreux dirigeants ont confirmé leur présence d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, Keir Starmer, Premier ministre britannique, Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol et Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien.
Cette réunion multilatérale devrait aborder la stabilisation post-conflit à Gaza, la reconstruction, et la relance d’un processus politique régional incluant la solution à deux États.
La stratégie française : continuité, médiation et solution politique
En prenant part au sommet de Charm el-Cheikh, Emmanuel Macron souhaite avant tout soutenir la dynamique de médiation internationale tout en réaffirmant la vision française d’un accord global pour la paix au Moyen-Orient. Pour Paris, le cessez-le-feu en cours ne doit pas se limiter à une simple suspension des hostilités, mais constituer le socle d’un cadre politique durable capable de relancer un véritable processus de paix.
Cette approche s’articule autour de trois axes majeurs : la mise en place d’une coalition de mise en œuvre associant le Qatar, la Turquie et l’Égypte ; un suivi humanitaire renforcé sous l’égide de l’ONU et de l’Union européenne ; et enfin, la relance diplomatique autour de la solution à deux États, condition indispensable à la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël.
