- La demande d’avions explose, les chaînes d’approvisionnement s’étirent, et les motoristes réorganisent leurs cartes.
- Dans ce mouvement, Safran annonce un double pari industriel au Maroc pour soutenir la montée en cadence de l’A320neo.
Le 13 octobre, Safran a officialisé au Maroc une nouvelle usine d’assemblage final dédiée au moteur LEAP-1A d’Airbus, ainsi qu’un site de maintenance et de réparation (MRO) à Casablanca. Au total, plus de 350 M€ d’investissements, une usine de 13 000 m² (jusqu’à 350 moteurs/an) et un atelier MRO de 25 000 m² (jusqu’à 150 moteurs/an) pour une mise en service en 2027, 900 emplois directs sur ces deux sites et plus de 2 000 recrutements prévus dans le pays à cinq ans.
Un accélérateur pour la montée en cadence des monocouloirs
Alors que CFM International vise environ 2 500 moteurs LEAP par an à partir de 2028, Safran ouvre une ligne d’assemblage LEAP-1A au Maroc pour compléter Villaroche (France) et absorber la demande d’Airbus A320neo. L’usine (13 000 m²), opérationnelle fin 2027, représente environ 200 M€ d’investissement et la création de 300 emplois.
Dans le communiqué, Olivier Andriès, directeur général de Safran, salue l’appui des autorités : « Nous remercions chaleureusement le gouvernement marocain pour son soutien dans la réalisation de ces projets industriels majeurs. »

Casablanca, pivot MRO pour la flotte LEAP
La cérémonie de lancement du site Safran Aircraft Engine Services Casablanca s’est tenue en présence du Roi Mohammed VI, de Ross McInnes (président du CA de Safran) et d’Olivier Andriès. Annoncé le 28 octobre 2024, cet atelier MRO implanté en zone aéroportuaire de Casablanca vise à accompagner la croissance de la flotte LEAP en service sur A320neo et 737 MAX.
L’investissement, estimé à près de 120 millions d’euros, portera sur un site de 25 000 m² capable de réparer jusqu’à 150 moteurs par an. L’atelier devrait être opérationnel en 2027 et permettre la création de 600 emplois d’ici 2030.
Décarboner l’outil industriel : un accord “énergie verte” dès 2026
Safran a signé un protocole d’accord garantissant dès 2026 l’accès à une énergie renouvelable pour la plupart de ses sites marocains. L’initiative s’inscrit dans la trajectoire du groupe : –50 % d’émissions de CO₂ opérationnelles d’ici 2030.
« Renforcer sa présence au Maroc est un engagement fort de Safran en faveur du développement et de l’accélération économique du secteur aéronautique marocain. Ces deux sites seront les vitrines de l’excellence industrielle de Safran et du Maroc », souligne Olivier Andriès.
Renforcement du réseau industriel marocain
En parallèle de ces deux nouvelles implantations, Safran renforce ses capacités existantes avec l’agrandissement de trois sites : Safran Aerosystems à Tiflet, Safran Electronics & Defense à Casablanca et Safran Electrical & Power à Ain Atiq.
Ces extensions, dont la mise en service est prévue entre 2026 et 2027, s’inscrivent dans une dynamique de croissance durable. Présent depuis 26 ans au Maroc, où il compte plus de 4 800 collaborateurs répartis sur dix sites, le groupe prévoit encore plus de 2 000 recrutements au cours des cinq prochaines années.
Enjeux stratégiques pour Safran et la filière aéronautique
Au-delà de l’investissement industriel, cette double implantation traduit une stratégie de résilience et de montée en puissance pour Safran. En diversifiant géographiquement ses sites d’assemblage et de maintenance, le groupe renforce la sécurité de sa chaîne d’approvisionnement mondiale et sa capacité à répondre à une demande en forte croissance.
Sur le plan humain, cette expansion s’accompagne d’une montée en compétences dans les métiers de la propulsion et de la maintenance des moteurs de nouvelle génération, un enjeu clé pour la filière aéronautique marocaine.
Enfin, Safran inscrit ce développement dans une démarche environnementale ambitieuse, misant sur une énergie 100 % renouvelable dès 2026 pour réduire son empreinte carbone et stabiliser ses coûts énergétiques.
En consolidant son ancrage industriel au Maroc, le groupe se dote d’un duo stratégique assemblage/MRO à proximité d’un marché en pleine expansion, tout en alignant son outil de production sur les exigences climatiques et technologiques qui redéfinissent l’avenir de l’aéronautique.
