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Nestlé supprime 16 000 postes d’ici 2027 et vise 3 Mds CHF d’économies

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  • Nestlé engage une cure de rigueur mondiale sous la houlette de son nouveau directeur général, Philipp Navratil, arrivé début septembre.
  • Le groupe helvétique prévoit 16 000 suppressions de postes sur deux ans et ambitionne désormais 3 milliards de francs suisses d’économies d’ici fin 2027.

   Secoué par une croissance en repli, des remous de gouvernance et la crise des eaux en bouteille, le numéro un mondial de l’agroalimentaire annonce un plan social d’ampleur : 12 000 postes de cadres et 4 000 emplois de production seront supprimés. « Le monde évolue et Nestlé doit s’adapter plus rapidement », affirme Philipp Navratil, qui assume « des décisions difficiles, mais nécessaires » pour redresser la trajectoire.

Un plan social massif pour “accélérer” la transformation

 Le nouveau patron a profité de la publication, jeudi 16 octobre, des ventes sur neuf mois — 65,9 milliards de francs suisses, en baisse de 1,9 % — pour dévoiler un tour de vis social inédit. 16 000 postes seront supprimés d’ici 2027, dont 12 000 cadres (toutes fonctions et zones) et 4 000 emplois de production via des programmes de productivité déjà en cours dans les usines et la chaîne d’approvisionnement.

 « Le monde évolue et Nestlé doit s’adapter plus rapidement », déclare Philipp Navratil. Cela impliquera, ajoute-t-il, « de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires, pour réduire les effectifs ».

« Nous relevons notre objectif d’économies à 3 milliards de francs suisses d’ici fin 2027 », précise le DG.

Objectif d’économies relevé à 3 milliards de francs suisses

Au-delà des coupes, le dispositif vise des économies récurrentes. La direction table sur 1 milliard de francs suisses par an à horizon fin 2027, et rehausse l’ambition globale : « Parallèlement à d’autres mesures, nous nous efforçons de réduire considérablement nos coûts et, aujourd’hui, nous relevons notre objectif d’économies à 3 milliards de francs suisses d’ici fin 2027″, précise le DG.

Des signaux commerciaux contrastés

Si le chiffre d’affaires recule sur neuf mois, le groupe revendique un trimestre plus solide, porté par le café et les confiseries. La croissance interne réelle (RIG) ressort à +1,5 % au troisième trimestre, bien au-dessus des attentes (+0,3 % anticipé). Sur neuf mois 2025, la croissance organique atteint +3,3 %, soutenue par des hausses de prix de +2,8 %.

Philipp Navratil en fait sa boussole : priorité à la relance des volumes et à une exécution plus rigoureuse.

« Nous encourageons une culture qui adopte un état d’esprit de performance, qui n’accepte pas de perdre des parts de marché et où la victoire est récompensée », insiste-t-il.

Gouvernance chahutée et réputation fragilisée

L’annonce intervient après un mois de septembre mouvementé : licenciement de l’ex-DG Laurent Freixe et départ anticipé du président Paul Bulcke. Sur le front réputationnel, la multinationale est ébranlée par le scandale des eaux en bouteille. Sa filiale Perrier est notamment visée par des accusations de « tromperie », une affaire qualifiée par le Sénat de « scandale industriel » et « scandale politique ». Autant de dossiers qui nourrissent l’impatience des marchés, alors que le nouveau DG — ex-patron de Nespresso — est attendu sur la stabilisation et la discipline d’exécution.

Focus France : réseau industriel sous pression

Sur le marché français, Nestlé a supprimé 30 % de ses forces commerciales en 2024 dans un contexte de baisse d’activité. Le tissu industriel a continué de se contracter : de 34 usines historiquement à 14 aujourd’hui. La déclinaison hexagonale du plan mondial reste à préciser, mais les fonctions siège et certains sites industriels pourraient être exposés, au rythme des arbitrages productivité.

Quelles prochaines étapes ?

Les contours pays par pays et fonctions par fonctions seront détaillés dans les semaines à venir, avec un suivi social annoncé par régions. La priorité opérationnelle est claire : simplifier l’organisation, réallouer les ressources vers les marques cœur (Nescafé, Maggi, KitKat, Vittel, Nespresso), moderniser l’outil industriel et réparer la réputation sur le segment des eaux.

 

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