- Grand Frais passe à la vitesse supérieure en confirmant l’acquisition d’« une trentaine » de magasins GiFi.
- L’enseigne alimentaire mise sur des emplacements prêts à l’emploi pour accélérer son maillage national, tandis que GiFi avance une logique de recentrage.
Dans un communiqué publié mercredi 15 octobre et relayé par LSA, Grand Frais évoque un projet de « développement ciblé », quand GiFi parle d’une démarche de « consolidation et de valorisation ». Une opération jugée atypique — alimentaire vs non-alimentaire — mais rendue cohérente par l’adéquation des sites et l’urgence du redressement chez GiFi.
Une annonce qui change l’échelle de Grand Frais
Jusqu’ici, Grand Frais ouvrait en moyenne une vingtaine de magasins « ex nihilo » par an. L’acquisition d’« une trentaine » de points de vente GiFi marque un tournant stratégique : la croissance externe devient un levier central pour densifier la présence de l’enseigne sur l’ensemble du territoire. Objectif affiché par le distributeur : un « développement ciblé » sur des zones à fort potentiel, avec des sites déjà opérationnels.
Les magasins GiFi concernés disposent d’environ 2 000 m², dont 1 000 m² de surface de vente, une réserve équivalente et un grand parking. Un format très proche du concept Grand Frais, qui limite les travaux, raccourcit les délais d’ouverture et optimise les coûts d’implantation.
L’enseigne a déjà démontré sa capacité à convertir des sites non alimentaires, après des reprises d’emplacements Conforama ou Lapeyre.
Un calendrier sous conditions, finalisation visée en 2026
La finalisation de l’opération est attendue « courant 2026 », sous réserve des procédures réglementaires et de consultation. À ce stade, ni le nombre précis de magasins concernés ni le phasage des conversions n’ont été détaillés. Les premiers chantiers dépendront des autorisations locales, des travaux nécessaires et de la coordination avec les équipes en place.
Emploi : reprise de l’ancienneté pour sécuriser la transition
Grand Frais indique proposer aux salariés des magasins repris un poste avec reprise de leur ancienneté, afin de limiter les pertes d’emploi et de préserver les compétences opérationnelles indispensables au redémarrage rapide des sites. Une approche sociale qui s’inscrit dans la logique d’une conversion maîtrisée, magasin par magasin.
GiFi : « consolidation et valorisation » dans un contexte de redressement
Du côté de GiFi, ces cessions s’inscrivent dans le plan de redressement engagé début 2025. Le groupe (1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires, plus de 600 magasins, 6 000 collaborateurs) a évité une vente en janvier 2025, renégocié sa dette et ouvert son capital à plus de 40 %. Son fondateur a réinjecté 270 millions d’euros via la holding GPG.
Depuis le 1ᵉʳ septembre, la direction des opérations est confiée à Christophe Mistou, président du directoire. Dans ce cadre, la « consolidation et valorisation » d’actifs s’apparente à un arbitrage : concentrer les moyens sur les magasins les plus performants et renforcer la structure financière.
Et pour les clients ?
À court terme, peu de changements visibles tant que les autorisations ne sont pas obtenues. À moyen terme, les zones concernées verront s’ouvrir de nouveaux Grand Frais avec l’offre habituelle (primeur, boucher, fromager, épicerie, poissonnerie) et des horaires étendus. Selon les villes, la conversion impliquera une réouverture complète du site sous l’enseigne Grand Frais.
