- Ce lundi 20 octobre, la commission des finances de l’Assemblée nationale a réintroduit l’indexation sur l’inflation de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu.
- Sous l’impulsion de Charles de Courson (LIOT), la mesure cherche à neutraliser l’effet de l’inflation sur les contribuables les plus modestes, menacés de devenir imposables sans réel gain de pouvoir d’achat.
En plein examen du budget 2026, les députés ont choisi une voie médiane : revaloriser à 1 % le plafond de la première tranche du barème, sans rétablir l’indexation pour l’ensemble des contribuables. Selon l’auteur de l’amendement, cette décision évitera que « 150 000 à 200 000 personnes » ne paient l’impôt sur le revenu l’an prochain.
Une « année blanche » contestée
Le gouvernement avait fait le pari d’une « année blanche » d’indexation pour assainir les comptes publics. « L’année blanche fait partie des solutions dans la situation grave que nous connaissons », a défendu le rapporteur général du budget Philippe Juvin (Droite républicaine).
Dans son propre camp, Nicolas Ray a toutefois plaidé pour étendre l’indexation à toutes les tranches, dénonçant à défaut « une hausse déguisée d’impôts sur les Français qui travaillent ».
Un front transpartisan sur le principe de l’indexation
À droite comme à gauche, l’argument de la protection contre l’inflation fait consensus. Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national) a jugé « indispensable » d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu.
Claire Lejeune (La France insoumise) a pointé une non-indexation qui frapperait d’abord « les plus précaires ». Elle prévient :
«Si on désindexe le barème de l’impôt sur le revenu, ce sera 100 euros par ménage en moyenne à payer, 300 000 personnes de plus qui vont entrer dans le barème de l’impôt. »
L’amendement de Courson adopté : un ciblage à 1 %
C’est l’amendement de Charles de Courson (LIOT) qui a été voté. Il propose de « revaloriser le revenu plafond de la première tranche du barème de l’impôt sur les revenus à hauteur de l’inflation (soit 1 %) ». L’élu estime qu’ainsi, « 150 000 à 200 000 personnes » ne deviendront pas imposables en 2026.
Même Philippe Juvin s’y est rallié, y voyant « la mesure la moins coûteuse pour les finances publiques » puisqu’elle se limite à la première tranche.
L’amendement, adopté en commission, doit encore franchir l’épreuve de la séance publique, puis du Sénat, avant un éventuel retour à l’Assemblée. Des ajustements sont possibles, notamment sur l’étendue de l’indexation et son calibrage budgétaire.
