- Deux ans après le début des ponctions sur ses recettes, l’Unédic tire la sonnette d’alarme.
- L’organisme prévient que le marché du travail se contracte et que la trajectoire de la dette de l’Assurance chômage se dégrade.
Depuis 2023, des prélèvements « ont paralysé son désendettement », affirme l’Unédic, amputant « de 13 milliards d’euros les capacités de l’Unédic à rembourser la dette de l’Assurance chômage ». Résultat : l’encours grimperait à 59,5 milliards d’euros fin 2025 puis 60,8 milliards fin 2026, tandis que l’organisme n’anticipe aucune création nette d’emplois avant 2027.
« Pour faire face à ses obligations, l’Unédic doit recourir à de nouveaux emprunts sur les marchés financiers, à des taux particulièrement élevés qui conduisent à augmenter la charge de la dette », souligne l’organisme.
Et d’ajouter : « Cette situation fragilise le rôle d’amortisseur social et économique de l’Assurance chômage, au moment où le marché de l’emploi se contracte. »
Croissance molle et emploi en berne
Les dernières projections reposent sur une activité atone : 0,7 % de croissance cette année, 0,9 % l’an prochain. Cette faiblesse s’explique, selon l’Unédic, par « le contexte politique français particulièrement instable ».
« En 2027, la croissance augmenterait légèrement mais resterait modeste (+1,2 %) », ajoute l’organisme. Côté emploi, l’Unedic anticipe 60 000 destructions nettes en 2025, puis une stabilisation en 2026, avant 160 000 créations nettes en 2027.
« Toutefois, l’incertitude politique et budgétaire de la France reste un aléa fort », insiste l’Unédic.
Par rapport aux prévisions de juin, la trajectoire se détériore : l’Unédic tablait alors sur un déficit deux fois plus élevé en 2025 (200 millions d’euros), mais plus de trois fois moins élevé en 2026 (400 millions). La « situation politique, particulièrement criante en septembre dernier », a pu peser sur les anticipations et accentuer l’ampleur du déficit attendu pour l’an prochain.
Chômage indemnisé : plateau jusqu’en 2026, reflux en 2027
La dégradation conjoncturelle se traduit par une quasi-stagnation du nombre d’allocataires. L’Unédic estime que « le nombre de chômeurs indemnisés par l’Assurance chômage stagnerait aux alentours de 2,6 millions entre fin 2025 et fin 2026, avant de légèrement baisser à 2,5 millions fin 2027″.
La hausse de la charge d’intérêts, liée à des financements « à des taux particulièrement élevés », restreint les marges de manœuvre du régime. Dans un environnement de croissance faible et d’« incertitude politique et budgétaire », l’Unédic alerte sur la nécessité de préserver le rôle d’amortisseur macro-social de l’Assurance chômage, alors que l’emploi ne renouerait avec des créations nettes qu’en 2027.
