12.6 C
Paris
samedi, novembre 8, 2025
AccueilActualité« Nous assumons une forte baisse des dépenses », le contre-budget du...

« Nous assumons une forte baisse des dépenses », le contre-budget du Rassemblement national prévoit 57 Mds d’euros d’économies

Date:

  • Le Rassemblement national a présenté, jeudi 23 octobre, son contre-budget, en présence de Marine Le Pen et de Jean-Philippe Tanguy, responsable des questions économiques du parti.
  • Objectif : proposer une trajectoire de réduction du déficit public bien plus rapide que celle défendue par le gouvernement.

    Avec un déficit visé à 107 milliards d’euros en 2026, contre 147 milliards (4,7 % du PIB) dans le projet du gouvernement, le RN promet 57 milliards d’euros d’économies, essentiellement sur des dépenses jugées « inutiles » ou liées à l’immigration. Le parti s’engage à ne pas toucher aux prestations sociales, à baisser certains impôts et à financer ces mesures par de nouvelles taxes sur la spéculation et la fortune financière.

Devant la presse, Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy ont dévoilé un budget alternatif qu’ils présentent comme plus « responsable » et « lisible » que celui du gouvernement de Sébastien Lecornu.

Le RN vise une réduction du déficit public à 107 milliards d’euros dès l’an prochain, soit 40 milliards d’euros de moins que la prévision du gouvernement. Pour y parvenir, le parti compte s’appuyer sur près de 57 milliards d’euros d’économies, soit trois fois plus que les 17 milliards d’euros prévus par l’exécutif.

Jean-Philippe Tanguy assume une stratégie de rigueur budgétaire assumée. « Nous assumons une forte baisse des dépenses en volume pour contenir le déficit, ralentir l’effet boule de neige et apaiser la société française », a-t-il déclaré. Selon lui, cette réduction rapide des dépenses serait « relativement indolore » puisqu’elle se concentrerait sur des postes jugés « inefficaces » ou « inutiles ».

Des coupes dans les dépenses jugées « inutiles »

Le RN identifie environ 36 milliards d’euros d’économies dans des dépenses qu’il juge non prioritaires. Parmi elles figurent la contribution de la France au budget de l’Union européenne (8,7 milliards d’euros), le budget des agences et opérateurs de l’État (7,7 milliards), l’aide publique au développement (2,4 milliards), ainsi que certaines subventions à des associations « ne relevant pas de l’intérêt général » (3,2 milliards). À cela s’ajoute une réduction du « train de vie de l’État » estimée à 500 millions d’euros.

Certaines mesures visent également les politiques environnementales. Le Fonds vert serait supprimé, à l’exception des crédits destinés à la lutte contre les inondations et les feux de forêts, tout comme le plan vélo. L’audiovisuel public verrait aussi une partie de sa dotation réduite, sans aller jusqu’à la privatisation, qui reste néanmoins dans le programme du parti en cas d’arrivée au pouvoir.

Au total, ces coupes budgétaires représenteraient environ le budget du ministère de l’Intérieur, souligne le RN.

L’immigration au cœur des économies

Conformément à son programme, le Rassemblement national compte réaliser 11,9 milliards d’euros d’économies grâce à des mesures liées à l’immigration, sans recourir à une modification de la Constitution.

Le parti prévoit notamment de supprimer les prestations de solidarité pour les personnes étrangères n’ayant pas travaillé pendant cinq ans (gain attendu : 6,1 milliards d’euros).

L’aide médicale d’État (AME) serait transformée en aide médicale d’urgence, pour économiser 1,3 milliard d’euros, et les visas délivrés pour des soins médicaux seraient également supprimés.

Un effort demandé aux collectivités locales

Le contre-budget du RN prévoit aussi une contribution des collectivités locales à hauteur de 5 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui du budget actuel.

Par ailleurs, le parti mise sur une réforme du recours de l’État à l’endettement de court terme, dans l’espoir de générer 2,5 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Cette mesure, plus technique, viserait à réduire les frais liés à la gestion de la dette.

Des baisses d’impôts « significatives »

Les économies dégagées doivent permettre au RN d’engager 25 milliards d’euros de baisses d’impôts. Parmi les mesures phares figure la réduction de la TVA sur l’énergie, abaissée de 20 % à 5,5 %, et la suppression totale de la TVA sur une centaine de produits de première nécessité.

Le parti s’engage aussi à maintenir l’abattement forfaitaire dont bénéficient aujourd’hui les retraités pour l’impôt sur le revenu et à s’opposer à la taxe sur les petits colis, qui n’est pas encore entrée en vigueur.

Ces mesures, selon Jean-Philippe Tanguy, doivent permettre de « rendre du pouvoir d’achat aux Français » tout en soutenant la consommation. Le RN entend aussi préserver les entreprises, en reprenant certaines dispositions du gouvernement, notamment la réduction des impôts de production (CFE, C3S, CVAE), pour un coût estimé à 16,2 milliards d’euros.

« Nous allons plus loin que dans notre programme de 2022″, a tenu à préciser le député.

De nouvelles recettes issues de la finance

Pour équilibrer son budget, le RN introduit plusieurs mesures fiscales ciblant la spéculation et les hauts revenus financiers. Le parti espère 12 milliards d’euros de recettes grâce à la taxation des rachats d’actions, des transactions financières “intra-journalières” et des superdividendes.

Il prévoit également la création d’un impôt sur la fortune financière, estimé à 4 milliards d’euros, ainsi que la suppression de certaines niches fiscales, dont l’abattement accordé aux journalistes, pour un gain de 100 millions d’euros.

Mais les hypothèses du contre-budget soulèvent plusieurs questions : la faisabilité d’économies aussi massives, la compatibilité avec les engagements européens, et les effets macroéconomiques réels des baisses d’impôts promises.

Si la suppression de certaines contributions ou aides pourrait se heurter à des contraintes juridiques, le parti assure qu’aucune de ses mesures ne nécessiterait de réforme constitutionnelle.

« Notre objectif est de restaurer la confiance budgétaire sans pénaliser les Français, en éliminant les dépenses inefficaces et en réorientant les priorités », résume Jean-Philippe Tanguy.

Le parti assure que sa vision est « plus rigoureuse, plus nationale et plus juste » des finances publiques.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici