- Le soutien officiel de Renaissance à Pierre-Yves Bournazel a fait monter la tension au sein de la majorité.
- Rachida Dati tance Gabriel Attal et dénonce un pari risqué pour la conquête de l’Hôtel de Ville.
Après l’officialisation, mardi 28 octobre, du soutien de Renaissance à Pierre-Yves Bournazel (Horizons), Rachida Dati contre-attaque. La ministre de la Culture, également candidate, assure que ce choix « ne change pas [sa] campagne »
Un ralliement qui redistribue les cartes
Renaissance a tranché : la formation présidentielle appuiera Pierre-Yves Bournazel pour les municipales à Paris, au détriment de Rachida Dati, longtemps perçue comme l’option naturelle d’une partie des macronistes depuis son entrée au gouvernement en 2024.
L’objectif affiché : peser face à la maire du 7ᵉ arrondissement, qui mène l’opposition à Anne Hidalgo au Conseil de Paris.
Interrogée dans les rues de la capitale par LCI, la ministre de la Culture balaie l’impact de cette décision : « Ça change pas ma vie, ça change pas ma campagne (…) Je n’ai jamais contraint personne à faire campagne avec moi. » Et d’insister sur sa ligne : « Nous, on tend la main à tout le monde (…). Est-ce qu’ils ont envie de gagner Paris ou pas ? Est-ce qu’ils ont envie de changer Paris ou pas ? C’est le seul mot d’ordre. »
Dati cible Attal : « Je n’ai pas compris pourquoi il a été nommé »
La candidate ne ménage pas Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance.
« Il disait lui-même qu’il ne comprenait pas les décisions du président de la République. Je suis peut-être d’accord avec lui sur une chose : moi, je n’ai pas compris pourquoi Emmanuel Macron l’avait nommé Premier ministre pour être dans ce comportement aujourd’hui. C’est tout ce que j’ai à lui dire », tacle Rachida Dati.
Elle poursuit : « Gabriel Attal doit tout à Emmanuel Macron » et « il faudra qu’il s’explique devant les Parisiennes et les Parisiens, et pourquoi à un moment donné il s’allie à quelqu’un qui appelle à la démission du président de la République », visant Édouard Philippe, patron d’Horizons, le parti de Pierre-Yves Bournazel.
Le spectre de 2020 : la division, mère des défaites
Pour Rachida Dati, l’épisode ravive un souvenir cuisant : « En 2020 la division nous a conduits à la défaite. On sait tous, chacune et chacun, ce que cela a coûté aux Parisiens. » À l’époque, la droite et le bloc présidentiel étaient éparpillés entre sa liste LR, celle de Cédric Villani et celle d’Agnès Buzyn.
Le choix de Renaissance ne fait pas l’unanimité en interne. À ses côtés ce mercredi, Rachida Dati peut compter sur des soutiens : le député Sylvain Maillard et le ministre Benjamin Haddad. Maillard a annoncé se mettre « en retrait » de la présidence de la fédération Renaissance de Paris, tout en affirmant au Parisien qu’il entend « jouer un rôle, être au cœur de la campagne » de la ministre.
Invitée du « 8h30 France Info », Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a pour sa part estimé que Rachida Dati est « la seule candidate qui peut gagner Paris ». Selon elle, la ministre de la Culture est « loyale au Président » et « se bat depuis des années pour Paris ».
À l’inverse, 41 cadres et élus parisiens de Renaissance — parmi lesquels David Amiel, Olivia Grégoire et Astrid Panosyan-Bouvet — défendent, dans une tribune à L’Opinion, leur ralliement à Pierre-Yves Bournazel. Ils y dénoncent la « foire d’empoigne » des Conseils de Paris, où Rachida Dati mène l’opposition à Anne Hidalgo, et présentent Bournazel comme le mieux placé pour fédérer l’arc central.
