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Budget 2026 : Sébastien Lecornu parie sur un « budget de transition » et une stratégie des petits pas

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  • Samedi 1er novembre, le Premier ministre a réaffirmé sa détermination à faire voter un budget 2026 malgré une majorité introuvable.
  • Objectif assumé : avancer « à petits pas » pour bâtir un compromis parlementaire.

    « À la fin, ce sera un budget de transition », martèle Sébastien Lecornu, qui dit sa « lucidité » face aux risques de blocage. Après le rejet de la taxe Zucman à l’Assemblée, Matignon tend la main : réindexer les pensions et les minima sociaux, relever la CSG sur le patrimoine, et changer de méthode pour arrimer une majorité de circonstance.

« La seconde lecture à l’Assemblée sera le moment de vérité et chacun devra faire des compromis. »– Sébastien Lecornu

Dans Le Parisien–Aujourd’hui en France, Sébastien Lecornu fixe le cadre : « Sans majorité absolue, je suis prêt à accepter une stratégie des petits pas. » Le chef du gouvernement revendique une approche pragmatique pour sécuriser l’adoption du projet de loi de finances (PLF) 2026 et maintenir la continuité de l’action publique, quitte à renoncer aux grands soirs budgétaires.

Taxe Zucman enterrée, coalitions mouvantes

Vendredi, les députés ont rejeté la taxe Zucman, au grand dam des socialistes. « Je savais que ce serait un débat difficile. Personne n’a convaincu l’autre, mais il y a eu un vote », constate le Premier ministre, persuadé que « ce débat est derrière lui».

La première lecture a révélé des attelages inattendus : PS et RN ont voté un impôt sur la fortune improductive proposé par le MoDem, contre l’avis du gouvernement. Le PS revendique par ailleurs des avancées : abandon du 49.3, suspension de la réforme des retraites, renoncement au gel des pensions et des minima sociaux.

Ouvertures sociales : retraites, minima et CSG

Pour desserrer l’étau, Matignon a lâché du lest : réindexation des pensions de retraite, revalorisation des minima sociaux et hausse de la CSG sur le patrimoine, autant de mesures déjà votées en commission dans le cadre du budget de la Sécurité sociale.

Message envoyé aux oppositions : « Si ceux qui veulent vraiment que cela fonctionne pour le pays jouent le jeu, on va y arriver. »

Face aux blocages, Sébastien Lecornu assume une inflexion : « Le changement culturel n’intervient pas aussi vite dans nos esprits que ce que j’avais imaginé. » D’où une consigne claire aux ministres : réunir tous les responsables budgétaires des groupes « loin des caméras », en parallèle des débats dans l’hémicycle, pour avancer sur « les grands principes de l’atterrissage ».

Prochaine étape décisive : « La seconde lecture à l’Assemblée sera le moment de vérité et chacun devra faire des compromis. »

Matignon dément tout « deal » avec les socialistes

Accusé de négocier en coulisses, le Premier ministre coupe court : « Il n’y a pas de deal et il n’y en aura pas jusqu’au bout. » Selon lui, « le PS, qui ne souhaite pas jouer à la politique du pire, peut désormais défendre des avancées concrètes auprès de nos concitoyens ».

Et de tacler : « Certains membres du PS ont parfois du mal à faire vivre les avancées obtenues durablement. »

Une « course d’endurance » à hauts risques

Sébastien Lecornu ne dissimule pas la fragilité de la situation ni l’incertitude du moment, reconnaissant que « l’on peut chuter à n’importe quel moment » sur le budget

« Si nos oppositions veulent censurer, elles censureront. Je suis très lucide. Cela peut dérailler dix fois », ajoute t-il.

Reste que l’exécutif entend tenir le calendrier : lundi 3 novembre à 9 heures, l’Assemblée reprend l’examen de la partie recettes du PLF, avant d’ouvrir mardi le budget de la Sécurité sociale, lui aussi périlleux.

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