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samedi, novembre 8, 2025
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Shein menacé de blocage en France après la découverte de poupées pédocriminelles

Date:

  • Deux enquêtes administratives et judiciaires s’ouvrent après la mise en vente de poupées à caractère pédopornographique sur Shein.
  • Le gouvernement promet des sanctions exemplaires et prévient que la plateforme pourrait être bloquée en cas de récidive.

   Après la découverte début novembre par la DGCCRF de poupées à caractère pédopornographique vendues sur Shein, l’exécutif hausse le ton. Le ministre de l’Économie Roland Lescure menace d’« interdire l’accès » au marché français en cas de récidive, tandis que la haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry convoque « l’ensemble des grandes plateformes » et vise à remonter jusqu’aux fournisseurs — voire aux acheteurs.

Un possible blocage « en cas de récidive »

Invité de BFMTV et RMC, le ministre de l’Économie Roland Lescure a annoncé vouloir sévir si des faits similaires se reproduisent :

« Si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français. »

Le ministre a par ailleurs rappelé le caractère illégal des produits incriminés : « Ces objets horribles, ils sont illégaux » et « il y aura une enquête judiciaire ».

Convocations des plateformes et traçabilité des filières

Sarah El-Haïry, haute-commissaire à l’Enfance, a indiqué convoquer « l’ensemble des grandes plateformes », en coordination avec Serge Papin, ministre du Commerce, promettant de remonter jusqu’aux « fournisseurs ». Shein affirme avoir retiré les articles concernés, mais pour la responsable, « ce n’est pas une action suffisante ».

 « Je veux comprendre qui a autorisé la vente de ces objets, quels sont les processus qui ont été mis en place, pour que ça ne se reproduise pas et qui sont les fournisseurs parce qu’il y a bien des gens qui produisent ces poupées absolument ignobles », a-t-elle déclaré.

Allant plus loin sur les responsabilités, elle a estimé : « Une plateforme qui accepte de commercialiser ces objets est d’une certaine manière complice », évoquant la possibilité d’une « discussion » avec Shein pour obtenir la communication des fichiers des acheteurs.

 « Les gens qui ont acheté ces poupées ont utilisé leur carte de crédit, ils se sont fait livrer à leur domicile ou à leur bureau », a-t-elle poursuivi.

« Objets pédocriminels », pas « pornographiques »

Sarah El-Haïry a tenu à préciser la qualification des produits : « Ce ne sont pas des objets pornographiques, ce sont des objets pédocriminels », rappelant que détenir des objets et images pédocriminels « tombe sous le coup de la loi ».

« Il est inacceptable de laisser des plateformes et des marketplaces commercialiser des objets pédocriminels », a-t-elle insisté, ajoutant : « On sait que la détention d’images ou d’objets pédocriminels amène à des passages à l’acte. »

Des pratiques d’évitement pointées, au-delà de Shein

 La haute-commissaire vise toutes les grandes places de marché opérant en France, dénonçant des « entourloupes » pour contourner les contrôles : « Ils vont mettre l’image, la photo mais ils ne mettent pas dans les mots-clés que c’est une poupée sexuelle », déplore-t-elle. « Ils essaient de nous faire perdre du temps » et « mettent en danger les enfants ».

Selon ses services, des articles similaires étaient encore visibles sur AliExpress ces dernières heures.

Le cadre pénal rappelé par la Répression des fraudes

La DGCCRF rappelle que la diffusion de représentations à caractère pédopornographique est passible de jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. L’absence de mesure de filtrage peut, elle, être sanctionnée jusqu’à trois ans de prison et 75 000 € d’amende.

 Ce scandale resurgit alors que le géant asiatique de l’ultra-fast fashion, déjà sanctionné à trois reprises en France cette année, s’apprête à ouvrir, mercredi 5 novembre, un premier magasin pérenne au BHV à Paris. Cinq autres boutiques doivent suivre dans les Galeries Lafayette de Dijon, Grenoble, Reims, Limoges et Angers. Une séquence qui promet de raviver la controverse autour de ses pratiques commerciales et de modération.

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