12.6 C
Paris
samedi, novembre 8, 2025
AccueilActualitéShein : le gouvernement lance une procédure de « suspension » de...

Shein : le gouvernement lance une procédure de « suspension » de la plateforme, des députés réclament un tour de vis européen

Date:

  • Ce mercredi 5 novembre, Matignon a annoncé l’ouverture d’une procédure de “suspension” de Shein en France.
  • La décision intervient après une série de scandales visant la plateforme, tandis que des députés poussent pour un tour de vis européen et des auditions sont programmées à l’Assemblée.

   Le Premier ministre Sébastien Lecornu lance une procédure de suspension « le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l’ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements », avec un premier point d’étape dans les 48 heures.

À l’Assemblée, le ministre du Commerce Serge Papin martèle : « C’en est trop, après les poupées pédopornographiques, maintenant les armes. Le gouvernement engage la procédure de suspension de Shein. Avec le ministre de l’Économie, nous avons mobilisé tous les services de l’État. »

En parallèle, des députés transpartisans réclament de durcir le cadre européen et activent la voie judiciaire.

L’exécutif enclenche la suspension « le temps de la mise en conformité »

Annoncée par Matignon, la procédure vise à geler l’accès de Shein le temps que la plateforme apporte des garanties complètes de conformité de ses contenus et de ses mises en vente. L’exécutif fixe un délai de 48 heures pour un premier bilan interministériel. Cette décision répond à une double polémique : la présence de poupées sexuelles d’apparence enfantine et la découverte de produits assimilés à des armes prohibées.

 Polémiques en chaîne : de l’indignation publique aux saisines

La crise s’est enflammée après le scandale des poupées pédopornographiques signalées sur la marketplace. Dans la foulée, des listings évoquant des armes de catégorie A ont été repérés, alimentant la pression politique et médiatique.

Au Parlement, Romain Eskenazi (Socialistes), président de la mission d’information sur « le contrôle des importations dans le cadre de la politique de réciprocité », a dénoncé : « En commercialisant des gadgets pour pédophiles et des armes de catégorie A, Shein a clairement dépassé la ligne rouge », tout en confirmant l’audition de responsables de l’entreprise le 18 novembre à l’Assemblée nationale.

Antoine Vermorel-Marques (Droite républicaine), rapporteur de la mission, a saisi la justice après avoir constaté la mise en vente de couteaux “zombie” et de poings américains : la saisine a été transmise à la procureure de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.

« Après ces nouvelles révélations, la question n’est plus où est la limite ? Mais où est la fermeture du site ? La main de l’État ne doit pas trembler », ajoute t-il

Un front transpartisan pour pousser l’Europe

La riposte politique ne se limite pas au terrain national. Des élus des groupes Ensemble pour la République, Les Démocrates, Horizons, Droite républicaine, Écologiste et social, Gauche démocrate et républicaine et LIOT finalisent une proposition de résolution transpartisane visant à enjoindre le gouvernement d’agir à Bruxelles.

 Pour Olivia Grégoire (Ensemble pour la République), ex-ministre chargée des Entreprises et de la Consommation, il s’agit d’« un acte politique » pour « engager soit une mise à jour urgente et ambitieuse de la régulation des plateformes du numérique [au travers] du DSA, soit peut-être, a minima, l’activation des sanctions qui figurent dans le texte du DSA ».

 Objectif : activer pleinement le Digital Services Act face aux manquements systémiques et accroître la responsabilité des marketplaces.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici